<289>vient point de faire le Don-Quixotte de la France, et de parler avec hauteur et fierté avec une république, tandis que la France négociait avec elle à Breda, et que de l'autre côté la France avait une armée assez puissante à la frontière de cette république pour la mettre à la raison.

Federic.

Nach dem Concept.


2493. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 12 janvier 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 9 de ce mois. Je me persuade que vous aurez trouvé vous-même, par la réponse que le comte de Brühl a faite au duc de Richelieu, que ce n'était pas sans raison que j'avais pensé que son unique objet était de l'amuser en montrant des dispositions à vouloir rapatrier le Roi son maître avec moi. Son seul but est toujours de tâcher d'éluder la médiation de la France et de ne gagner que du temps pour en imposer et suivre plus commodement ses anciennes brigues contre moi. Je le pénètre trop pour devenir sa dupe, et s'il est véritablement disposé à ramener et maintenir la bonne harmonie entre les deux cours, loin de chercher de nouvelles difficultés sur un si mince objet que l'article des miliciens, il se conformora à ce que je souhaite. Pour que je sache donc à quoi m'en tenir avec lui, et pour lui faire connaître la vérité et la sincérité de mes sentiments pour le Roi son maître et pour lui, mon intention est que vous vous ménagiez de sa part un entretien particulier et confident, et que vous l'assuriez nettement alors que, loin d'avoir la moindre envie de vouloir jamais opprimer la Saxe, de l'inquiéter en aucune façon ni de jamais me trouver pour rien dans son chemin, mes desseins les plus chers sont au contraire de former avec le Roi son maître une liaison sincère et durable; mais que lui, comte de Brühl, ne doit pas se flatter de pouvoir me prescrire aucune démarche pour m'obliger à former cette liaison avant qu'elle soit cimentée entre nous, mon intention étant que mes complaisances soient regardées comme un effet de mon amitié et jamais comme une suite de quelque autre motif que ce soit. Vous ajouterez d'ailleurs que j'ai un juste lieu de me plaindre de ce qu'il a envoyé encore — ou du moins permis dernièrement de venir — ici le nommé Siepmann, malgré la manière dont je m'étais expliqué, à son sujet, à Dresde avec le comte Hennicke; que je sais à n'en point douter tous les mauvais propos qu'il lui a tenus sur mon compte à son retour, et que je ne puis considérer ce voyage qu'il lui a fait faire, que comme une sorte de bravade dont je ne puis qu'être offensé et qui est absolument malhonnête; que de tout cela je ne puis enfin que conclure que lui, comte de Brühl, n'a aucun véritable dessein jusqu'ici de former une union sincère et solide entre les deux cours, et que tout ce qu'il a