<295> après la conclusion de cette alliance, avec la Suède pour inviter la Russie d'y accéder.

6° Le comte de Finckenstein doit être bien attentif à détruire toutes les mauvaises et fausses insinuations que les ennemis du Roi et surtout les cours de Vienne et de Dresde tâchent de faire à la Russie sur les desseins qu'on prête à Sa Majesté, soit par rapport à ces deux cours, comme si le Roi voulait rompre avec elles, soit pour ce qui concerne les affaires d'Orient, et comme si on y pratiquait des intelligences et qu'on tâchait de susciter des embarras à la Russie. Et comme le système du Roi a été toujours et restera de même invariable de cultiver au possible l'amitié de la cour de Russie et de ne faire aucune démarche qui puisse être regardée avec fondement et raison comme contraire à cette façon de penser de Sa Majesté, le comte de Finckenstein, sans attendre des ordres ultérieurs là-dessus qui demandent trop de temps, peut hardiment contredire de pareilles insinuations, sans craindre que le Roi ne le désavoue, puisqu'il peut bien croire que, si on devait changer ici de sentiment et de système à cet égard, il en serait averti à temps et même d'avance pour s'y conformer.

7° Les négociations des ministres des cours de Vienne et de Dresde, aussi bien que celles de celui d'Angleterre, mais surtout les deux premières, doivent être épiées et observées soigneusement par le comte de Finckenstein, à qui le baron de Mardefeld indiquera les canaux dont il pourra se servir pour les pénétrer.

8° Le comte de Finckenstein doit principalement être attentif aux arrangements militaires qu'on prendra en Russie pendant le séjour qu'il y fera, soit par rapport à la position et à la marche des troupes, soit pour leur augmentation, l'envoi de l'artillerie, l'établissement des magasins, la sortie des galères ou des vaisseaux de guerre, et généralement à tout ce qui peut y avoir du rapport, surtout dans la crise présente des affaires, et en informer le Roi à temps et en détail, pour que Sa Majesté puisse prendre les mesures nécessaires là-dessus, soit que cela la regarde directement, soit que ce puisse concerner la Suède ou la Pologne ou bien l'envoi d'un secours à la cour de Vienne. Comme le baron de Mardefeld en a toujours fidèlement et exactement informé le Roi, Sa Majesté se flatte qu'il pourra donner au comte de Finckenstein des lumières sur les canaux et les gens dont il doit se servir pour se mettre au fait de ces sortes d'informations, si nécessaires dans la situation critique d'à présent.

Nach der Aufzeichnung des Grafen Podewils.


2500. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin,21 janvier 1747.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite en date du 3 de ce mois. Quoique je croie que l'intention du comte de Woronzow a été