<311>

S'il est vrai, comme on dit, qu'on assemblera aux environs de Dresde un campement de 8,000 hommes vers le 1er de mai, je n'en suis point ombragé, fût-ce même toute leur armée qu'ils assemblaient là. Et comme je suis aussi intentionné de faire camper les régiments qui sont en garnison à Berlin, Magdebourg et dans autres pareilles places, pour les voir passer en revue, vous pouvez bien en parler quand l'occasion s'en présente, afin qu'à leur tour ils n'en prennent pas d'ombrage. Comme il m'est revenu que, depuis quelque temps, il y a eu des officiers saxons qui sont venus en mon pays pour y débaucher de mes gens, vous devez en parler au comte de Hennicke et lui dire tout net qu'étant instruit de pareils excès, je m'étais vu obligé à ordonner aux miens qu'aussi souvent que des officiers saxons passeraient par nos garnisons, on devrait leur donner des ordonnances pour les observer, et que j'espérais qu'on voudrait bien défendre à leurs officiers de ne plus aller à de pareils excès, pour ne pas me forcer à faire statuer des exemples rigoureux contre ceux qu'on trouverait d'avoir voulu débaucher de mes gens dans mon pays.

Sur ce qui est de la demande que l'évêque de Varmie m'a fait faire par vous, de vouloir bien m'employer auprès de la cour palatine pour que son frère puisse obtenir l'ordre de Saint Hubert, je ferai parler au ministre palatin à ma cour, le baron de Beckers, pour contenter, s'il est possible, cet évêque là-dessus. Au reste, quand vous verrez le comte del Bene, faites-lui un compliment obligeant de ma part et priez-le de me faire venir un tabac d'Espagne qu'on appelle mousseline, dont je voudrais bien avoir une provision de 20 à 30 livres.

Federic.

P. S.

Je suis parfaitement d'accord avec vous de la nécessité qu'il y a que vous parliez en confidence, de votre future négociation sur un traité d'amitié et d'alliance avec la Saxe, au marquis des Issarts, pour prévenir par là le mauvais usage que sans cela le comte de Brühl en pourrait faire vers cet ambassadeur-là.

Nach dem Concept.


2521. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

[Potsdam], ce 6 [février 1747].

J'ai été fort surpris de la lettre de Villiers.1 Après avoir bien pensé à son contenu, je soupçonne ou que Keith a intrigué cette affaire,



1 Ein Schreiben Villiers' an den holländischen Gesandten von Ginkel, London 7. Januar n. St. 1747, das Ginkel Podewils mitgetheilt hatte, giebt dem Wunsche Ausdruck, dass der König von Preussen für die beabsichtigte Sendung eines neuen Vertreters nach London seine Wahl auf Keith lenken möge: „un homme comme lui aurait plus de crédit chez nous que le plus habile négociateur moins bien intentionné.“ Ueber Keith's Aufenthalt in England von 1730—1740 vergl. Bd. 1, 16 Anm.