<319> procurer la garantie de l'Empire à cette paix, et qu'ainsi la bonne foi et le désir sincère que ladite cour protestait d'avoir de conserver la paix ave cmoi, demandaient absolument qu'elle satisfasse à ses engagements solennels, malgré la répugnance qu'elle en sentait. Au reste, je suis persuadé que tout ce que vous soupçonnez par rapport aux protestations réitérées que le sieur Robinson vous a faites, comme aussi du principal motif qui a porté le roi d'Angleterre à cette démarche, est très fondé;1 c'est pour quoi il faudra battre le fer tandis qu'il est chaud.

Sur ce qui est des démarches que les Turcs font sur les frontières de Hongrie, je dois vous avertir encore, quoique uniquement pour votre direction et avec défense expresse de n'en laisser entrevoir quelque chose à qui que ce soit, que mes avis continuent d'être que toutes ces ostentations guerrières que les Turcs font et feront peut-être encore en différents endroits, ne sont que l'effet des intrigues des Français à la Porte Ottomane pour ombrager les Autrichiens, mais que les Turcs n'iront sûrement pas plus loin, et qu'il ne faudra nullement croire qu'ils rompront ouvertement avec la cour de Vienne. J'ai averti le baron de Lentulus de la trahison que le capitaine Bircking lui a faite, et je vous ferai savoir mes intentions à la première ordinaire relativement au nommé Bendler.2

Federic.

Nach dem Concept.


2530. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 14 février 1747.

Après avoir accusé la dépêche que vous m'avez faite le 3 de ce mois, je vous dirai que les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg prétendent qu'à la sollicitation de la cour de Vienne, secondée par celle d'Angleterre, la cour de Russie doit avoir pris la résolution de faire marcher un corps auxiliaire de 30,000 hommes au secours de la reine de Hongrie, aux Pays-Bas; qu'on ajoute que, parceque l'on rencontrerait plusieurs difficultés en voulant faire passer ces troupes par la Pologne, et qu'on était persuadé que je ne leur accorderais pas le libre passage par mes États, on était convenu avec l'Angleterre de les transporter par mer jusqu'à Lübeck, afin qu'elles puissent arriver de bonne heure aux lieux de leur destination, et que les Puissances maritimes se chargeraient du payement des frais pour leur entretien. Voilà ce qui m'en est revenu. Mais comme il n'est pas si aisé à transporter par mer un si nombreux corps de troupes, je ne doute pas que, s'il est vrai



1 Podewils hatte in seinem Berichte, Wien 1. Februar, hervorgehoben: „Que le principal motif qui a porté le ministère britannique, c'est la crainte que Votre Majesté ne regardât à la fin la répugnance de cette cour pour la garantie du traité de Dresde comme un effet de ses desseins secrets de reconquérir un jour la Silésie, et que cela ne portât Votre Majesté à prendre des engagements d'autant plus étroits avec la France.“

2 Betrifft eine Privatangelegenheit des Majors von Lentulus.