<323> faisant en tout un corps d'environ 12,000 hommes, et surtout pendant un temps où la Russie n'est point du tout assurée des entreprises des Turcs et des Persans sur elle. Mais il y a un assaut d'une autre nature que les Suédois auront à essuyer de la part de la Russie, qui est, à ce qu'on dit, qu'elle a envoyé un courrier au sieur Korff avec ordre d'inviter au nom de l'Impératrice le roi et la couronne de Suède d'accéder au traité conclu entre la Russie et la cour de Vienne, tout comme elle a fait lors dès la conclusion d'Hanovre.1 Il est aisé à deviner qu'elle tâchera par cette démarche, qu'elle accompagnera sans doute de menaces, d'empêcher qu'on ne mette la dernière main au traité entre moi et la Suède; mais je me persuade encore que celle-ci tiendra ferme contre cette nouvelle ruse du ministre russien. En attendant, j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous puissiez prendre vos mesures làdessus pour veiller à mes intérêts.

Federic.

Nach dem Concept.


2535. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Andrié berichtet, London 3. Februar: „J'ignore parfaitement, et j'ai même beaucoup de peine à le présumer, que les cours de Vienne et de Pétersbourg travaillent à solliciter l'Angleterre de s'employer pour faire accéder le roi de Pologne et Sa Majesté Britannique comme électeur d'Hanovre au traité d'alliance dernièrement conclu entre les deux Impératrices … Lord Chesterfield, en me parlant de ce traité simplement défensif entre les cours de Vienne et de Pétersbourg, m'a fait entendre en toute ouverture de cœur que, se trouvant parfaitement conforme à celui qui subsistait déjà entre la Grande-Bretagne et la Russie, il n'y avait rien trouvé qui pût causer le moindre ombrage à aucune puissance amie de l'Angleterre.“

Potsdam, 18 février 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 3 de ce mois, sur le chiffré de laquelle je n'ai qu'à vous dire que, une sage méfiance étant toujours la mère de la sûreté, vous ne devez pas tout-à-fait vous fier aux belles assurances qu'on vous donne sur l'affaire dont il s'agit, et tâcher à bien démêler s'il y a des articles secrets ou séparés au traité de l'alliance entre les cours de Pétersbourg et de Vienne.

Federic.

Nach dem Concept.


2536. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 18 février 1747.

N'ayant reçu aucune dépêche de votre part par la poste dernière ordinaire, je n'ai qu'à vous dire que mon ministre à Dresde, le sieur



1 Gemeint ist der Vertrag von Hannover (Herrenhausen) von 1725 zwischen Preussen, England und Frankreich, nach dessen Unterzeichnung Russland den wiener Hof zum Beitritt zu der 1724 zu Stockholm abgeschlossenen russisch-schwedischen Allianz aufforderte.