<327> vous dise que je ne crois pas le temps déjà assez propre pour faire des concerts à cet égard-là; mais si le cas devait arriver, après la paix générale faite, il sera à voir alors si les cours de Vienne et de Pétersbourg vivront dans une étroite intelligence, et si elles s'accorderont entre elles sur un sujet qui doive succéder à la couronne de Pologne. S'ils sont d'accord entre eux là-dessus, ni la France ni moi nous ne pourrons nous y opposer avec succès. Mais s'il arrivait que, le cas de vacance existant, ces deux cours-là n'étaient pas trop bien ensemble, alors la France et moi nous pourrons aisément nous concerter sur ce qu'il y aura à faire selon les conjonctures de ce temps-là.

Au reste, vous n'oublierez pas, aussi souvent que vous aurez des entretiens avec les ministres de France, d'assaisoner vos projets des plus fortes assurances sur l'estime que j'ai pour le roi de France, et sur le cas infini que je fais toujours de son amitié.

Federic.

Nach dem Concept.


2541. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Podewils berichtet, Berlin 21. Februar: „Le marquis de Valory me fit entendre l'autre jour que ses amis en France l'avaient averti sous main que sa cour n'était pas trop contente de lui, et qu'elle pourrait bien le faire relever par quelque autre qui eût l'esprit plus orné et qui possédât mieux le don de plaire que lui … Je lui répondis … que je ne m'étais pas aperçu que Votre Majesté eût changé de sentiments et d'estime à son égard, et que j'étais persuadé qu'Elle rendait toujours justice à la droiture et à la probité de son caractère et à ses bonnes intentions … Il me répondit qu'au moins il n'avait rien à se reprocher dans la fidèle exécution des ordres du Roi son maître; … qu'il était vrai qu'il n'avait pas eu aussi souvent qu'il l'aurait souhaité le bonheur d'approcher de Votre Majesté … mais qu'on ne connaissait pas en France le terrain de ce pays-ci, et que peut-être son successeur, à force de vouloir bien faire, pourrait donner du nez à terre, surtout s'il se trouvait dans des situations aussi critiques que celles où il s'etait trouvé souvent pendant plus de huit ans de ministère à la cour de Votre Majesté.“

[Potsdam, 21 février 1747].

Vous pouvez dire à Valory que tout ce qu'il vous dit sur son sujet nous est inconnu, et que je n'y ajoutais aucune foi; que l'on était fort content de son personnel, et que dans les affaires on faisait autant de cas de sa pesante raison que de la brillante imagination des autres.

Federic.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung (praes. 21. Febr.) am Rande des Berichts.