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les plus forts en raisons et les plus réitères contre d'Argenson. Les frères Paris y ont aussi aidé, par la marquise de Pompadour et par une audience particulière qu'ils eurent du Roi$#133; Enfin, le pauvre marquis d'Argenson était si fort reconnu à Versailles pour insuffisant pour sa place qu'on prétend que jusqu'aux porteurs de chaise …, pour le distinguer de son frère, le ministre de la guerre, ils appelaient celui des affaires étrangères d'Argenson la bête.“

adversaires du marquis d'Argenson se sont pris pour le culbuter, m'ont donné bien de la satisfaction, et je vous sais bon gré de l'anecdote assez curieuse que vous m'avez marquée encore dans le postscriptum de cette votre dépêche.1 A présent, je souhaiterais fort de savoir si la France, de concert avec l'Espagne, se déterminera à faire rentrer de nouveau son armée en Italie, ou quelle autre résolution on voudra prendre à cet égard-là. Au surplus il m'est revenu une chose dont j'ai bien de la peine à me persuader de la vérité du fait, mais qui me vient cependant d'assez bonne main pour que je voudrais être éclairci s'il en est quelque chose ou non. C'est qu'on me marque que le ministre de France à Constantinople, le marquis de Castellane, doit avoir présenté, par ordre de sa cour, un mémoire à la Porte Ottomanne, pour l'engager à attaquer des puissances voisines, et qu'à la fin de ce mémoire on doit avoir inséré en termes exprès que les mêmes représentations, par l'empereur des Français,2 se faisaient également en mon nom et de ma part. Si le fait est tel qu'on m'a voulu le donner, je ne saurais que penser d'une entreprise si hardie de vouloir se servir de mon nom sur une chose à laquelle je n'ai jamais pensé; c'est pour quoi vous devez tâcher de votre mieux à approfondir, quoique sous main et sans en faire le moindre éclat, si les ministres de France ont bien pu donner des instructions au marquis de Castellane pour faire une pareille démarche.

Au reste, j'ai oublié à vous dire, sur ce que vous m'avez dernièrement marqué de la surprise que le cardinal Tencin vous a fait paraître sur la prétendue confiance que je dois avoir pour le père Mecenati, que je ne suis mêlé en rien avec ce père, et que ce sont les catholiques romains à Berlin qui, après avoir demandé mon agrément pour y bâtir une église, ont envoyé ce père pour solliciter les autres catholiques d'aider aux frais de. ce bâtiment, mais que ce père ne' fait aussi que porter des lettres pour solliciter et qu'on a pris des mesures pour qu'il ne puisse point toucher aux sommes qu'il obtient, ayant été constitué des banquiers qui se chargent de la reçue de ces sommes, pour les remettre alors à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Betrifft die Vermählung des Dauphins.

2 Der den französischen Königen von der Pforte zugestandene Titel (Padischah).