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2561. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 7 mars 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 24 du mois dernier de février. La manière ouverte avec laquelle milord Chesterfield s'est expliqué à vous sur tout ce que vous avez eu à lui dire de ma part,1 m'a fait beaucoup de plaisir; aussi vous l'en assurerez de ma part et que j'espérais qu'il aurait lieu d'être content de la façon cordiale et sincère dont à mon tour je m'expliquerai toujours avec lui. Qu'en conséquence de cela je voudrais bien lui dire et que je le priais d'en être assuré qu'il n'y avait rien de plus faux ni de plus controuvé que ce que l'on avait voulu m'attribuer relativement au mémoire que le ministre de France à Constantinople devait y avoir présenté; que le mensonge était si grossier que cela me faisait douter de l'authenticité de la copie dudit mémoire qu'on avait mise en mains de milord Chesterfield, puisque je ne saurais jamais croire qu'un ministre public voudrait s'émanciper de me faire dire des choses qui jamais me sont venues dans l'esprit, et qu'ainsi, tout bien considéré, je ne saurais regarder un mémoire tel dont on a donné copie à milord Chesterfield que comme une fiction noire et maligne de mes ennemis, frivolement forgée dans le dessein de me noircir auprès le public.

Sur ce qui est de la jalousie que milord Chesterfield vous a fait paraître sur l'amitié que je tâchais à affermir avec la Suède, j'avoue que j'en ai été surpris, ne sachant aucun motif fondé qui pût causer de l'ombrage à qui que ce soit, puisque les engagements que je voulais prendre avec la Suède, n'étaient que purement defensifs, et même si innocents qu'on n'avait nullement hésité à en rendre publiques les conditions, dès qu'on a commencé à traiter sur cet engagement. Au surplus, je vous sais bon gré des avis que vous m'avez donnés sur les divisions qui paraissent vouloir s'élever parmi le ministère et les principaux de la nation; aussi mon intention est que vous devez poursuivre ces affaires-là avec toute l'attention possible, afin de pouvoir me mander exactement tout ce qui se passera à ce sujet, et le pli que ces affaires

Federic.

Nach dem Concept.


2562. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 24. Februar: „Le comte de Maurepas,2 … me parla de la triple alliance entre Votre Majesté, la France et la Suède que le marquis d'Argenson avait fait proposer à Votre Majesté, aussi bien que du traité secret entre celle et Sa Majesté Très Chrétienne

Potsdam, 10 mars 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 24 du mois de février passé. La réponse que vous avez faite au comte Maurepas, touchant les alliances où les ministres de France me vou-



1 Vergl. Nr. 2522.

2 Vertreter des erkrankten Ministers des Auswärtigen, Marquis Puyzieulx.