<340>traire à tout ce qu'il y a de sacré parmi les gens? Oublierait-il qu'il y a un ministre russien à Berlin qui en répondrait alors? Enfin, je ne sais pas d'où pareille peur vous a pu venir dans l'esprit; mais, supposé pour un moment le cas en question, vous comprendrez bien que, si l'on voulait aller à quelque violence contre vous, il vaudrait toujours mieux que vous brûliez vos papiers que de les faire passer en d'autres mains.

Federic.

Nach dem Concept.


2565. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 12 mars 1747.

J'ai reçu la lettre que vous venez de me faire sur différents sujets. Quant à ce conseiller de la régence de Minden, nommé Vette, que le conseiller privé Weinreich vient de proposer pour lui succéder un jour, je l'agrée, et je viens de lui envoyer par estafette un ordre afin qu'il se mette incessamment en voyage, pour se présenter à vous et pour y entendre mes ordres. J'agrée d'ailleurs que le poste que feu baron de Danckelman avait dans le département des affaires étrangères, pour les affaires de l'Empire, soit remplacé par le ministre d'État comte de Bredow, ainsi que vous n'avez qu'à envoyer à ma signature les expéditions qu'il faudra tant au sujet de celui-ci qu'à l'égard du baron de Mardefeld, qui doit remplacer feu le ministre de Borcke.

Sur ce qui est de ces jeunes gens que vous me proposez pour être mis dans les expéditions de la chancellerie, outre les comtes de Schulenburg et de Lehndorff, j'agrée le jeune Marschall, le jeune comte de Schlieben, avec le jeune Schwerin, fils du Landjägermeister, et, de ces deux frères de Voss, j'agrée le cadet, puisque l'aîné est en quelque façon déjà établi chez nous. A présent vous tâcherez de trouver encore d'autres jeunes gens qualifiés et habiles pour remplir le nombre des dix élèves que j'ai envie d'entretenir, comme vous savez, dans la chancellerie de votre département, et s'il y a moyen que vous puissiez en trouver dans la Poméranie suédoise ou dans le Mecklembourg qui soient qualifiés et qui aient beaucoup de bien, vous ne laisserez pas de les engager, puisque je les regarde à peu près comme mes sujets nés.

Dès que le nombre de dix en sera complet, je leur ferai assigner les appointements que le leur ai destinés, et il faudra s'appliquer alors à bien connaître leurs talents, et s'ils ont assez de capacité pour être employés un jour à des affaires publiques et à des missions; car pour ceux qu'on en trouvera n'avoir par les talents requis, je les emploierai ailleurs, soit dans des chambres des domaines soit dans des colléges de régence, selon qu'on leur trouvera du génie.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.