<343> principaux de la nation et qui commencent à s'étendre jusque dans la famille royale, au point que le prince de Galles paraît presque ouvertement à la tête du parti opposé à la cour, et que ce parti tâche d'augmenter au possible ses forces, il sera à voir quelles en seront les conséquences, et si le roi d'Angleterre saura trouver des moyens pour raccommoder ces brouilleries ou non. Au dernier cas, et si le parti contraire l'emporte sur les ministres, on a tout lieu de présumer que le roi d'Angleterre donnera les mains à la paix, tout comme il continuera la guerre si le ministère emporte la balance. Au surplus, je m'imagine que les dépêches arrivées au sieur Robinson, et les entretiens qu'il a eus immédiatement après avec les ministres, regardent entre autres les opérations de guerre aux Pays-Bas, selon le plan du duc de Cumberland que le roi d'Angleterre tâchera à faire valoir à la cour de Vienne.

Quant aux affaires de l'Orient, je sais de bonne part que les ministres autrichiens n'en sont point du tout embarrassés et qu'ils n'y craignent rien.

Au reste, on vient de me dire qu'il y a de jeunes secrétaires ou commis dans la chancellerie privée à Vienne dont on peut tirer parti moyennant des libéralités qu'on leur fait, et peut-être vous pourrai-je fournir en peu de temps des avertissements de quelle manière vous aurez à vous prendre pour en gagner quelques-uns.

Federic.

Nach dem Concept.


2569. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 27. Februar: „Le duc de Richelieu a dit entre autres à quelqu'un, avec l'air d'un homme pénétré jusqu'à la moëlle de l'excellence des découvertes qu'il avait faites à Dresde : « Nous pouvons faire avec la cour de Dresde de très bonnes choses; le comte de Brühl, dont je n'avais qu'une idée très imparfaite, est un homme d'esprit et de mérite, qui a des vues et de l'étendue dans l'esprit; son maître, qui est le meilleur homme et le mieux faisant pour ceux qui le servent, a toute la confiance dans le comte de Brühl; c'est lui qui gouverne la Saxe, et il n'y a point de particulier en Europe qui fasse la figure que fait le comte Brühl, » — La dernière fois que j'ai vu le comte de Maurepas, comme je sais qu'il hait souverainement le duc de Richelieu, je le mis, le plus adroitement que j'ai pu, sur le voyage de ce duc à Dresde … Maurepas me répondit que je pouvais être fort tranquille sur la façon dont on pensait ici sur

Potsdam, 17 mars 1747.

Vos dépêches du 27 du février et du 3 et du 6 de ce mois me sont bien parvenues, et je suis très satisfait de tout le détail aussi intéressant qu'instructif que j'y ai trouvé, de même que des insinuations que vous avez faites au comte de Maurepas touchant les propos lâchés par le duc de Richelieu au sujet du comte de Brühl.

Quand je vous ai demandé s'il ne valait pas mieux que vous fassiez un peu plus le fier à la cour où vous êtes,1 mon intention n'a nullement été de vous le prescrire comme une règle que vous deviez suivre au pied de la lettre, mais seulement de savoir vos idées là-dessus, me



1 Vergl. S. 302.