<359> Londres ne le sauraient être. Je sais d'ailleurs que, quoique la cour d'Espagne souhaite la neutralité pour le roi des Deux-Siciles, et qu'elle ait fait faire des instances à la cour de Dresde, par son ministre y résidant, pour que celle-ci s'emploie, à engager la cour de Vienne de consentir à cette neutralité, la France n'en est point contente, et qu'elle tâche à traverser de son mieux cette négociation.

L'avis que vous avez eu touchant le subside de 100,000 livres sterling que la cour de Londres s'offre à payer à celle de Russie, afin que la dernière tienne prêt un corps considérable de troupes à la disposition de l'autre, m'a été confirmé de fort bon lieu. Comme la cour de Russie n'en est pas contente, et qu'elle prétend que l'Angleterre doit soudoyer tout ce corps de troupes, il y aura sûrement des brouilleries entre la cour de Russie et celles de Vienne et de Londres, si la dernière persiste à ne vouloir pas prendre à sa solde ce corps de troupes; du moins en résultera-t-il un refroidissement entre ces cours, parceque l'impératrice de Russie, ayant fait des dépenses considérables pour rendre ce corps de troupes mobile, dans la ferme persuasion que l'Angleterre le prendra à sa solde, s'en trouvera fort choq'uée quand celle-ci refusera de s'y prêter.

Quant aux propos que vous avez eus encore avec le sieur Robinson au sujet de la garantie de l'Empire pour la paix de Dresde, je vous dirai que vous ferez bien de dire à Robinson et aux autres ministres de la cour de Vienne que, si j'insistais sur cette garantie, c'était principalement parceque c'était un article exprès du traité de paix conclu entre moi et la reine de Hongrie, mais que ni Robinson ni qui que ce soit ne devraient jamais s'imaginer que j'achèterais cette garantie par de nouvelles conditions onéreuses, et qu'il importait peut-être plus à la reine de Hongrie qu'à moi que ladite garantie soit constatée.

Au reste, comme j'ai compris par des discours de différentes personnes qui connaissent assez la ville de Vienne, que pour avoir de bons avis de ce qui se passe, il faudrait faire connaissance avec ce qu'on y nomme la petite noblesse, den kleinen Adel, et avec leurs femmes, d'où on tirait souvent plus d'avis importants que par d'autres canaux, j'ai bien voulu vous en avertir, pour que vous en fassiez l'usage que vous jugerez convenable.

Federic.

Nach dem Concept.


2591. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 7 avril 1747.

J'ai été bien aisé de voir, par la dépêche que vous m'avez faite le 27 du mois de mars passé, que vous avez pris l'occasion d'avoir un nouvel entretien avec le sieur Pâris-Duverney. Vous ne manquerez pas de continuer à rechercher encore des occasions de vous entretenir sur de pareils sujets, et de le fortifier autant qu'il sera possible dans