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2595. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 11 avril 1747.

J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite en date du 1er de ce mois. Je suis très content du détail que vous m'avez fait relativement à l'entretien que vous avez eu avec le prince d'Elbeuf, et de la conduite que vous y avez observée. Elle est conséquente et revient toutà-fait à ce que je pense et à ce que je désire. Comme le général Bernes me paraît bien intentionné pour le rétablissement d'une bonne intelligence entre moi et sa cour, j'espère qu'il tâchera à radoucir celle-ci par ses rapports, jusqu'à ce qu'enfin, comme vous dites fort bien, le calus se puisse former sur les plaies que les différends passés ont causées.

Il se peut que les fréquents envois de courriers entre la cour où vous êtes et celle de Pétersbourg aient eu pour objet un secours russien à donner à la reine de Hongrie contre la France; cependant je viens d'avoir les assurances les plus fortes d'Angleterre que, malgré les sollicitations des cours de Vienne et de Pétersbourg pour engager les Puissances maritimes à soudoyer un corps de Russes pour les Pays-Bas, on ne se prêterait jamais à une pareille négociation, et qu'on n'avait pris ni prendrait aucun engagement avec la Russie pour qu'elle fournisse un corps de ses troupes à la solde des Puissances maritimes.

Au surplus, il m'est revenu que le comte d'Ulfeld doit avoir écrit une lettre à un de ses amis à Ratisbonne, où il dit que vous continuez à vous donner beaucoup de peine à l'égard de la brochure nommée Staatsfehler;1 qu'il était bien informé qu'il y avait des gens qui vous donnaient de tels faux avis pour quelques peu de florins, et que ces gens étaient les mêmes qui vous avaient fait accroire la marche de tant de régiments de la Hongrie dans la Bohême. C'est ce que je ne vous dis pourtant que pour votre direction seule, sans que vous deviez en faire jamais transpirer quelque chose.

Au reste, voici la réponse2 que je viens de faire à la lettre de la comtesse O'Neill que vous m'avez fait parvenir, et que vous ne manquerez pas d'envoyer à sa direction.

Federic.

Nach dem Concept.


2596. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 11 avril 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 25 du mois dernier de mars. C'est avec bien de la satisfaction que j'yai vu que l'ami important3 a commencé à désiller les yeux de sa souveraine sur la conduite de son antagoniste; il est à souhaiter que ses représentations fassent impression, mais, après



1 Vergl. S. 335.

2 Das Schreiben liegt nicht vor.

3 Woronzow.