<363> qu'il a fait le premier pas, il lui conviendra à présent de ne pas rester en chemin, et il sera d'une nécessité indispensable que lui et l'ami intrépide1 fassent à présent bientôt ce qu'ils souhaitent de faire, puisque sans cela leur antagoniste ne manquera pas de les prévenir et de les culbuter également tous deux. Je sais de science certaine que son parti est pris là-dessus avec un ministre d'une certaine cour, et qu'on veut mettre tout en œuvre pour les éloigner à peu près de la même façon qu'on a éloigné le comte Brummer, dont je pourrai vous mander plus de circonstances, par un courrier que je pense vous envoyer avec les lettres que l'ami important demande, et que je fais chercher pour vous les envoyer par un courrier.2 Comme on a arrêté, selon votre rapport, le capitaine de Stackelberg, je n'ai pu me dispenser de faire la même chose au lieutenant de Reutern,3 et vous pouvez bien dire au comte de Woronzow et même au grand-chancelier Bestushew, quoique sans donner la moindre chose par écrit là-dessus, que je ne ferais pas élargir le lieutenant Reutern de son arrêt, aussi longtemps qu'on y tiendrait mon capitaine de Stackelberg.

On vient de me donner les assurances les plus fortes d'Angleterre qu'on n'avait pris ni ne prendrait aucun engagement avec la Russie pour qu'elle fournisse un corps de ses troupes à la solde des Puissances maritimes, et que, malgré les sollicitations des cours de Vienne et de Pétersbourg à ce sujet, l'on ne se prêterait pas à une pareille négociation. Vous ne manquerez pas d'en parler à l'ami important, et, selon moi, il en pourra faire bon usage, en relevant à sa souveraine les grandes dépenses auxquelles on l'avait entraîné inutilement à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


2597. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 11 avril 1747.

J'ai été bien aise d'apprendre tout ce que vous me marquez encore, par votre dépêche du 3 de ce mois, d'avoir dit au marquis de Puyzieulx, au sujet de la cour de Saxe, et vous ferez fort bien de lui renouveler de temps en temps de pareilles représentations, pour qu'il ne se laisse pas embaumer des insinuations du ministre saxon et de sa clique. Vous pouvez d'ailleurs donner à entendre audit marquis que, quoique je serais toujours bien aise de pouvoir vivre en bonne amitié avec la cour de Dresde, néanmoins, si celle-ci continuait à me refuser, comme elle a fait jusqu'à présent, je serai toujours à même de l'en faire ressentir plus qu'elle ne saura le faire à moi.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Lestocq.

2 Briefe von Witting an Ferber, vergl. S. 206.

3 Vergl. S. 317.