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2603. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 17 avril 1747.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 8 ce ce mois, vient de m'être rendue. Si les rapports qu'on vient de me donner sont justes, il doit être certain et décidé que la marche des troupes auxiliaires de la Russie doit se faire encore. Quoique je ne saurais me fier tout-à-fait à ces avis-là, je sais néanmoins que les Autrichiens sont à la joie de leur cœur, lorsqu'ils ont appris qu'il a été accordé au roi d'Angleterre par son parlement une somme de 500,000 livres sterling, pour le mettre en état de pousser vigoureusement la guerre par terre et par mer et de remplir les traités faits ou à faire avec ses alliés pour l'année présente. Comme la somme paraît trop forte pour la besogne ordinaire de cette année, le parti autrichien se flatte qu'elle ne saurait être appliquée que pour en soudoyer le secours qu'on attend de la Russie, et effectivement l'on ne saurait conclure du grand empressement avec lequel, selon votre rapport, l'envoi d'un courrier de la cour de Vienne en Russie a été fait, que l'avis que je vous ai accusé soit juste; ce que vous devez tâcher à bien démêler, pour m'en faire votre rapport. Au surplus, je ne doute pas que la cour de Vienne ne fasse quelques réflexions sur les mouvements que les Turcs font aux frontières de la Hongrie, mais je crois que jusqu'au moment présent ces réflexions ne sont point sérieuses, et vous verrez que l'événement justifiera mes conjectures, et qu'il ne résultera rien de toutes ces démonstrations des Turcs.

Au reste, j'approuve fort la façon dont vous vous êtes conduit avec le nommé Bendler, et je m'imagine que, dans l'état où il est, il ne saura vous être d'un grand usage; il faudra cependant le ménager habilement, pour voir s'il me peut être utile ou non. Jespère d'être en peu de temps à même de vous nommer quelques jeunes gens de la chancellerie à Vienne dont on a lieu d'espérer qu'ils me rendront service.

Federic.

Nach dem Concept.


2604. A L'ENVOYÉ DE SUÈDE DE RUDENSCHÖLD A BERLIN.

Potsdam, 17 avril 1747.

Monsieur. Ayant appris que deux de mes gardes du corps, désertés il y a peu de temps, nommés Bendemann et Stelcke, se sont retirés à la ville de Loitz, ville située un mille, à peu près, de Demmin, je comprends bien qu'ils ne sauraient être réclamés, faute d'un cartel réciproque. Mais comme je crois que les règles de la politesse entre deux puissances amies et voisines y pourraient suppléer, je vous prie de faire, par amour de moi et de l'affection que je vous porte, tout ce qui dé-