<373> craignent que celle-ci ne s'entende sous main là-dessus avec la Russie. Il me semble que, parceque la France paie des subsides à la cour de Danemark, elle serait assez autorisée par là à lui faire là-dessus quelques déhortations convenables, ce que vous devez insinuer habilement aux ministres de France.

Au reste, j'ai appris avec satisfaction que Sa Majesté Très Chrétienne a approuvé l'envoi d'un ministre de ma part à Breda; mais, selon ce que j'apprends, ce congrès doit être actuellement sur le point d'échouer; ainsi j'aurai à attendre encore pour voir le train que ce congrès prendra, et si les conférences deviendront plus sérieuses qu'elles n'ont été jusqu'à ce moment; ce qui ne manquera pas de se faire-, pourvu que les armes de France aient quelque succès d'éclat à l'ouverture de la campagne prochaine, car alors je suis certain que les Puissances maritimes se prêteront avec facilité à la paix.

Federic.

Nach dem Concept.


2614. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 avril 1747.

La dépêche que vous m'avez faite le 15 de ce mois, m'a été rendue. L'avis que vous avez eu que la cour de Vienne a sa bonne part aux ostentations des Russes, est très fondé, et je sais des particularités combien elle prend à tâche d'inspirer à la cour de Pétersbourg de la jalousie et de la défiance contre mes prétendus desseins et des liaisons qu'elle m'attribue avec la France et la Suède.

Par tout ce qui m'est revenu depuis quelque temps, il y a plus d'apparence à présent qu'auparavant que la cour de Vienne aura encore le secours des 30,000 Russiens contre la France, et comme il est passé le 20 de ce mois à Francfort-sur-l'Oder un courrier, nommé Merckel, venant de Pétersbourg, pour aller à Vienne, et qu'en même temps un autre courrier russien est passé pour aller à la Haye, on a lieu de croire que les dépêches que ces deux courriers portent, ne roulent que sur ce sujet.

Je sais de bon endroit que le général Colloredo n'a été envoyé par le général comte Schulenburg à Vienne que pour y solliciter de fortes sommes, sans l'appui desquelles lui, comte Schulenburg, a déclaré qu'il ne serait pas en état de commencer les opérations de guerre contre la ville de Gênes.

Quant au présent que je voudrais faire à l'Empereur, en échange de celui qu'il m'a fait,1 je crois qu'une belle chaise de chasse, bien travaillée et richement garnie, pourrait être ce qui lui fût le plus agréable; j'attendrai cependant votre avis là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 354.