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J'ai été donc averti que c'a été au commencement du mois de février dernier que le chancelier Bestushew a offert de son propre mouvement ce secours de la part de sa souveraine aux ambassadeurs des cours de Londres et de Vienne à Pétersbourg; que ceux-ci sont convenus là-dessus avec lui d'une convention secrète et préliminaire, sauf pourtant l'approbation de leurs cours respectives, auxquelles ils ont envoyé cette convention par des exprès, pour savoir leurs intentions là-dessus. Mais comme la cour de Londres a refusé absolument ce secours russien, en mandant à son ministre, le lord Hyndford, qu'elle n'en voudrait aucunement se mêler, quoiqu'elle souhaitât bien que la cour de Russie voudrait continuer à entretenir un corps de troupes assez considérable pour en faire ostentation, sur quoi on pourrait convenir d'une convention particulière — dont on a envoyé un projet audit lord Hyndford — le chancelier Bestushew a présenté là-dessus un contre-projet aux deux ambassadeurs, en conséquence duquel la cour de Pétersbourg s'offre de vouloir tenir prêt, contre un subside de 100,000 livres sterling, un corps de 30,000 hommes d'élite de son infanterie aux confins de la Livonie, dont 12,000 devraient entrer en Courlande, dès que la convention serait signée, et qu'au surplus elle voudrait envoyer à Liebau en Courlande 40 à 50 de ses galères, et que le tout se tiendrait prêt, pendant le cours de cette année, jusqu'à ce qu'on en conviendrait d'une autre manière. Sur quoi, les deux ambassadeurs ont à présent dépêché encore leurs courriers, pour savoir là-dessus les intentions de leurs cours.

Ce sont les termes dans lesquels est actuellement cette négociation, et j'espère d'apprendre en peu de temps à quoi l'Angleterre se sera déterminée.

En attendant, vous ne manquerez pas d'instruire de tout ceci le marquis de Puyzieulx, quoique toujours en lui demandant le dernier secret, pour ne pas me faire perdre le canal dont tout ceci m'est revenu, et vous ajouterez que je continuerai à lui faire confidence de tout ce qui me reviendra encore à ce sujet. Au reste, je veux que vous ne deviez faire mention de tout ce que je viens de vous dire qu'uniquement dans les relations que vous m'enverrez immédiatement et à mes mains propres, et que vous deviez d'ailleurs garder un secret inviolable là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept


2619. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 30 avril 1747.

Pour vous répondre à la dépêche que vous m'avez faite le 25 de ce mois, je vous dirai que vous devez me marquer le temps quand il faudra que vous partiez de Dresde avant la célébration du mariage, et que je vous ferai savoir alors mes intentions à ce sujet. Quoique