<378>venu d'une augmentation de subsides, et cela sur le même pied qu'étaient autrefois les Hessois et les Danois à la solde d'Angleterre, avant la présente guerre; que d'ailleurs les engagements que les Puissances maritimes prendraient avec la Russie, ne seraient que purement défensifs et, par conséquent, ne feraient d'ombrage à qui que ce soit, puisqu'ils ne tendaient que d'empêcher la France d'acquérir tout le Nord dans ses intérêts. Milord a fini par dire que le lord Hyndford lui mandait qu'il espérait que l'Impératrice accepterait un subside modéré, et qu'aussitôt qu'il aurait cette acceptation, il achèverait la négociation.

J'ai bien voulu vous dire tout ceci, pour vous mettre en état de pouvoir d'autant mieux démêler, là où vous êtes, si cette ouverture de milord Chesterfield est conforme à ce que vous pourriez apprendre sur ce sujet, et si les préparatifs qu'on fait de la part de la cour de Pétersbourg y paraissent conformes, ou si plutôt il y a cachée quelque anguille sous roche; de quoi vous ne manquerez pas de me faire vos rapports, avec toute l'exactitude qui vous sera possible.

Federic.

Nach dem Concept.


2621. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 1er mai 1747.

Avant que de vous répondre sur tout ce que milord Chesterfield vous a dit relativement à la convention à faire entre l'Angleterre et la Russie, touchant un corps de troupes que la dernière doit tenir prêt à la disposition des Puissances maritimes, et dont vous m'avez rendu compte par le post-scriptum de votre dépêche du 18 d'avril passé, il faut que je vous instruise de ce qui m'en est revenu de fort bon endroit, avant que votre dépêche alléguée m'est parvenue1

Comme ses circonstances diffèrent en plusieurs articles des insinuations que milord Chesterfield vous a faites, j'avoue que je ne sais pas ce que j'en dois penser, et que je crains quelque dessous des cartes, surtout quand je combine à cela l'affaire de Blackwell à Stockholm,2 et les avis que j'ai eus de Hollande que jusqu'à présent les États-Généraux ne sont entrés pour rien dans un tel arrangement, dont la cour de Londres ne leur en a pas fait la moindre ouverture, pour ne pas dire encore que le ministre hollandais à Pétersbourg, le sieur de Swaart, a été exclu de toutes les conférences que les ministres russiens ont eues à ce sujet avec les ambassadeurs des cours de Londres et de Vienne. Vous devez donc tâcher à vous expliquer là-dessus avec milord Chesterfield, et lui insinuer poliment, quoique d'une façon énergique, que j'avais tout lieu d'être surpris d'un procédé si extraordinaire; que l'Angleterre m'avait toujours donné les assurances les plus fortes de son amitié, qu'elle m'avait garanti mes États, et qu'elle s'était obligée par la con-



1 Es folgt die in Nr. 2618 enthaltene Mittheilung.

2 Vergl. S. 415.