<39> d'ailleurs, si nous en avions ensemble, je ne serais tenu à les seconder que lorsque la guerre serait aux portes d'Utrecht, mais que Bruxelles avait appartenu à la reine de Hongrie, et que nous ne nous mêlions pas de ses affaires. Adieu. Mandez-moi encore avant ce soir votre sentiment sur tout ceci.

Je suis votre fidèle ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


2165. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 3 mars 1746.

Mon cher Podewils. La rebellion d'Écosse expire, il n'est plus besoin de secours, mais d'une simple ostentation; vous pouvez donc envoyer la déclaration ci-jointe à Andrié, puisqu'elle ne nous engage à rien et qu'elle nous peut concilier l'esprit de la nation anglaise.

La lettre interceptée de Lantschinski fait suffisamment connaître que les Russes nous craignent, mais qu'ils n'ont point intention d'agir offensivement, ce qui fera plus encore voir au monde leur véritable faiblesse et l'inhabileté de celui qui est au timon des affaires. Les lettres d'Italie sont fort à l'avantage des Français et n'augmentent point la portion de mérite à laquelle j'ai toujours apprécié le prince de Liechtenstein. Ma curiosité se tourne actuellement toute du côté de l'Angleterre, pour voir comment le gouvernement sera arrangé, et jusqu'à quel point l'esprit de caprice et de vertige pourra gouverner la tête de Monsieur mon oncle. Je suis du sentiment que ceux qui tiennent les cordons de la bourse, obligeront bien les autres à passer par toute leur volonté, et que Sa Majesté Britannique pourra à la fin saigner du nez.

Pour la Hollande, je la crois dans la nécessité de faire sa paix avec la France, et ensuite toute la ligue autrichienne, dépareillée et dans le dessous, sera bien obligée de faire la paix comme il plaira à Dieu. Heureux sont ceux qui, ayant fixé leur sort, peuvent voir tranquillement les embarras et les incertitudes des autres.

Je suis votre fidèle ami

Federic.

Projet de la réponse que le sieur Andrié doit remettre au lord Harrington.

Ayant fait rapport au Roi mon maître du contenu de la déclaration que Votre Excellence m'a bien voulu faire remettre touchant les sentiments et les dispositions favorables de Sa Majesté Britannique pour une prompte et fidele exécution de tout ce qui a été stipulé par rapport aux garanties dans la dernière convention d'Hanovre et dans les deux traités de paix de Dresde, comme aussi de la demande éventuelle de Sadite Majesté du corps de troupes auxiliaires stipulé par le traité de