<404> s'il est possible, la cour de Saxe de la France. Ce sont principalement les cours de Londres et de Pétersbourg qui s'en donnent le plus de mouvement, puisque celle de Vienne est fort mécontente de la Saxe, de ce que la dernière penche présentement trop pour la France et de ce que celle-ci n'a pas témoigné beaucoup d'empressement d'accéder au traité d'alliance entre Vienne et Pétersbourg, parcequ'on n'a pas voulu lui stipuler des avantages plus considérables et plus réels que ceux qu'on lui a faits par les traités antérieurs. Je sais même que la cour de Vienne est du sentiment qu'on ne devrait plus presser les cours de Dresde et d'Hanovre pour leur accession au susdit traité, parceque l'on ne saurait jamais tirer d'eux aucun avantage réel. Je vous dis tout ceci en confidence pour votre direction.

Au surplus, je trouve vos raisonnements sur les affairés d'Italie fort sensés. Les Autrichiens font ici beaucoup de bruit sur l'avantage que l'armée autrichienne et piémontaise doit avoir eu en Italie sur les Français; je doute que cette affaire ait été si importante que les Autrichiens la prônent, et j'en attends vos nouvelles.

Au reste, vous agissez fort sagement en mesurant bien vos termes lorsque vous parlez aux ministres autrichiens au sujet de mon alliance conclue avec la Suède1 et de l'accession que la France y fera; je dois vous dire que je viens d'être informé en dernier secret que la cour de Vienne veut à présent faire jouer tous les ressorts imaginables pour me brouiller avec la France et me détacher de celle-ci, puisqu'elle comprend bien qu'aussi longtemps que la France est unie avec moi, la cour de Vienne ne saura jamais parvenir à ses vues. C'est pourquoi vous devez être sur vos gardes et mesurer fort vos expressions lorsque vous parlerez de mon alliance avec la Suède et de l'accession de la France, afin que cette artificieuse cour où vous êtes ne puisse faire aucun mauvais usage de vos expressions. J'aurais fort souhaité que vous puissiez disposer le nommé Bredow d'aller accompagner la statue que j'ai achetée du prince Liechtenstein jusqu'à Neisse, quoique lui et le nommé Marianski ne soient que des franc-coquins.

Federic.

Nach dem Concept.


2661. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 6 juin 1747.

Votre dépêche du 27 du mai dernier m'a été bien rendue. Comme selon elle la cour de Vienne est parvenue à faire renouveler la paix de Belgrade,2 vous devez me marquer précisément jusqu'à quel an donc cette paix doit durer, à compter de cette année-ci.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 406

2 Die Erneuerung des belgrader Vertrages hatte am 25. Mai stattgefunden.