<412> mettre en exécution, après qu'ils ont repris Saint-Honoré et l'île de Sainte-Marguerite.

Ce que vous m'avez appris touchant l'audience que vous avez eue de l'Empereur, m'a causé bien du plaisir; je pense maintenant au présent que je vais lui faire, et dès que je serai instruit en quoi il peut consister pour qu'il soit agréable à lui, je vous l'adresserai avec une lettre fort obligeante, écrite de ma main propre, que vous lui présenterez alors.

J'attends votre rapport sur l'impression que mon traité d'alliance avec la Suède aura faite sur la cour où vous êtes; je m'imagine que cette nouvelle ne lui a pas été fort agréable, puisque je suis déjà informé de la rage que ses ministres à quelques cours étrangères en ont fait apercevoir. Comme je viens d'apprendre, quoique sous les sceau du plus grand secret, que le général Bernes s'est échappé de dire à un de ses amis confidents qu'il savait à n'en pouvoir douter que, dès que j'avais appris la conclusion du traité d'alliance avec la Suède, je travaillais à faire une augmentation fort considérable de mes troupes, et que c'était apparemment en conséquence dudit traité et parcequ'il faudrait qu'il y ait des desseins bien pernicieux cachés dans ce traité, ce dont lui, comte Bernes, avait cru nécessaire d'avertir sa cour — j'ai bien voulu vous faire part de cette circonstance, dont vous devez cependant bien garder le secret et n'en faire aucun autre usage, sinon que, quand on vous parlera de la susdite augmentation, vous la devez traiter alors de chimère toute pure et de bruit des plus mal fondés. Au reste, j'attends votre rapport au sujet du plus juste prix que le prince de Liechtenstein demande pour la statue d'Antinoüs.

Federic.

Nach dem Concept.


2674. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Magdebourg, 15 juin 1747.

La dépêche que vous m'avez faite en date du 5 de ce mois, m'est bien parvenue. J'ai été tres content de tout ce que vous avez insinué au marquis de Puyzieulx relativement au méchant caractère du premier ministre de Saxe et de sa duplicité contre la France. Il vient d'en donner une nouvelle épreuve, si l'avis qui m'est revenu tout récemment de Dresde est fondé, car on m'apprend en confidence que le nouveau ministre de l'Angleterre à la cour de Saxe, le sieur Williams, étant arrivé à Dresde, fourni de sommes fortes en argent, met tout en œuvre maintenant pour détacher la Saxe de la France; on m'assure même qu'il pourrait bien y réussir, parceque le comte de Brühl l'écoutait fort et inclinait à prendre des engagements avec l'Angleterre, pour en retirer des subsides, et que, pour colorer cette démarche, il voudrait se servir du prétexte que, la France n'ayant pas satisfait à ses engagements par rapport aux subsides que l'Espagne devait payer à la Saxe, il était bien