<430> Vienne, le comte Loss, avait reçu plusieurs dépêches de sa cour par des courriers, relativement aux différends qui s'étaient élevés avec le comte Esterhazy,1 vous vous étiez mis dans l'esprit qu'il s'agissait en cela d'une négociation secrète de paix que la Saxe aurait entamée entre la cour de Vienne et celle de France et dont l'article principal serait de reprendre sur moi la Silésie du gré de la France; que sur cette supposition fausse vous n'aviez pas hésité de vous exprimer un jour publiquement dans ces paroles: « Hé bien Monsieur, êtes-vous déjà avancé dans l'ouvrage de la paix que vous voulez moyenner? » C'est ce que l'on avait d'abord rapporté à la cour, qui avait tout lieu de se persuader que vous m'aviez mandé ces suppositions fausses comme des vérités. Quoique toutes ces plaintes prétendues ne feront guère de l'impression sur moi, j'ai cependant bien voulu vous en instruire, bien que pour votre direction seule, afin que vous puissiez agir là où vous êtes avec toute la circonspection et avec toute la prudence possible, pour ne pas donner à la cour où vous êtes quelque prise sur vous. Au reste, je vous défends absolument de parler à personne de cette particularité dont je vous instruis, ni d'en mander quelque chose à qui que ce soit qu'hormis à moi seul. J'ai oublié de vous dire encore que, s'il y a moyen d'avoir le chiffre de ce ministre dont vous me parlez dans le post-scriptum secret de votre relation,2 vous devez tâcher à vous le procurer, en dussiez-vous payer même quelque discrétion à part.

Federic.

Nach dem Concept.


2696. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 7 juillet 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 23 du mois de juin passé, sur laquelle je n'ai cette fois qu'à vous dire que dans les circonstances présentes où la Suède est avec la Russie depuis la conclusion de notre alliance, je trouve d'une nécessité indispensable que le comte de Barck3 soit rappelé et qu'on le fasse relever par quelque sujet zélé pour les intérêts du Prince-Successeur et d'ailleurs ferme et entendu. Vous ne sauriez assez recommander ce point-là à vos amis qui sont du poids pour pouvoir contribuer à ce changement de ministres.

Federic.

Nach dem Concept.


2697. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Stettin, 10 juillet 1747.

La dépêche que vous m'avez faite le 1er de ce mois, m'est bien parvenue. Quant à la demande que vous me faites si vous devez



1 Vergl. S. 403 Anm., 417.

2 Lantschinski.

3 Vergl. S. 242. 262.