<431> insister de nouveau auprès de la cour où vous êtes sur une réponse catégorique relativement à l'affaire de la garantie de l'Empire du traité de Dresde, je veux bien vous dire que vous ne devez pas marquer d'empressement sur ce sujet, mais faire plutôt semblant comme si vous laissiez travailler le sieur Robinson là-dessus. Les nouvelles dont le nommé Marianski vient de vous régaler pour son coup d'essai, me paraissent si minces et si vagues que je soupçonne de la tromperie, et qu'il y ait un concert entre Marianski et Bredow, également fourbes, que le comte d'Ulfeld n'ignore pas, pour vous faire faire quelque fausse démarche. L'animosité de celui-ci continue d'être encore bien forte contre vous, et je sais par un canal fort secret qu'il a mandé depuis peu au comte de Bernes que tout le monde s'amusait le soir chez lui, comte Ulfeld, à voir combien peu vous sachiez vous contrefaire, étant morne quand il y avait un événement favorable pour eux, et gai tant et plus quand leurs affaires allaient mal. A quoi il ajoute que vous serez apparemment bien aise d'apprendre que le siége de Gênes fût levé; mais comme la résolution était prise d'aller à l'ennemi, et que lui, comte Ulfeld, en avait bonne opinion, il espérait de vous voir de mauvaise humeur au premier jour. Voilà à peu près les propres termes dont il s'est servi pour vous peindre, et dont j'ai bien voulu vous avertir, quoique pour votre direction seule et dans le plus grand secret, ne voulant absolument pas que vous en fassiez quelque autre usage ni que vous fassiez apercevoir à qui que ce soit que vous en ayez connaissance.

Federic.

Nach dem Concept


2698. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Stettin, 10 juillet 1747.

Monsieur. Je vous remercie bien de votre attention, à me marquer l'agréable nouvelle que vous avez reçue de la victoire signalée que le Roi votre maître vient de remporter sur l'armée des alliés aux Pays-Bas.1 Vous savez combien je prends part à tout ce qui peut intéresser la gloire de Sa Majesté Très Chrétienne. Je plains cependant la perte qu'elle vient de faire dans la personne du comte de Bavière, qui, à ce que l'on m'a mandé, a été tué dans cette affaire.

Comme on a toujours compté l'armée française aux Pays-Bas forte de 140,000 hommes, et que la lettre que vous venez de me communiquer ne parle que de 60,000 hommes qui ont combattu contre l'armée des alliés, vous me ferez plaisir de m'instruire où le reste est employé, et s'il y a peut-être un corps séparé sous les ordres du comte de



1 Bei Lawfeld, 2. Juli.