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2710. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 18 juillet 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 8 de ce mois. L'incongruité de la lettre que Lantschinski doit avoir faite à Bestushew et dont le nommé Marianski vous a communiqué la traduction en allemand, vous doit convaincre que ce Marianski, avec le nommé Bredow, sont des traîtres apostés pour vous faire faire quelques démarches ridicules par les fausses confidences qu'ils vous font, et combien donc il est necéssaire que vous deviez être sur vos gardes et vous appliquer à bien distinguer le vrai du faux.

Quant à l'entretien que vous avez eu avec le comte Harrach, touchant les bruits qui ont pris cours à Vienne sur les préparatifs de guerre qu'on m'a attribués, et auxquels, à ce que je sais de bonne main, un prêtre catholique de Ratibor, arrivé depuis peu à Vienne, a donné beaucoup de lieu, en assurant à tous ceux qui l'ont voulu entendre qu'il n'y avait rien de plus vrai que ces préparatifs et qu'il avait vu luimême marcher des troupes destinées à l'entreprise — vous avez fort bien fait de détromper le comte Harrach sur ces bruits ridicules. Sur ce qui regarde ce qu'il vous a dit d'ailleurs de la possibilité d'une paix séparée, j'en tire la conséquence que l'on craint encore à Vienne quelque diversion de ma part en faveur de la France, dont on veut me détourner d'un côté par des alarmes que l'on tâche à me donner sur une paix soudaine et séparée, et d'un autre côté par des avis pareils à ceux que le nommé Marianski vous a donnés.

Federic.

Il paraît que le comte d'Ulfeld vous veut bien du mal, et je crois que, s'il osait parler aussi hardiment sur mon sujet, ce serait bien pis encore. Bernes dissimule bien; si on demande votre rappel, j'insisterai sur celui de l'Autrichien. Tout cela s'appelle chicaner.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach der eigenhändigen Aufzeichnung unter der chiffrirten Ausfertigung.


2711. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A BRUXELLES.

Chambrier berichtet, Brüssel 9. Juli, aus einer Unterredung mit dem bei Lawfeld verwundeten Maréchal de camp Guerchy habe er über die Schlacht u. A. entnommen : „Que, si les Français n'avaient pas attaqué les premiers, ils l'auraient été par les alliés le lendemain … Que par la position où se trouvent les alliés, depuis qu'ils ont repassé la Meuse, il n'est pas possible que les Français puissent faire présentement le siége de Mastricht,

Potsdam, 18 juillet 1747.

Les dépêches que vous m'avez faites le 9 et le 10 de ce mois, me sont bien parvenues. Quoique je sois satisfait des détails que vous m'y marquez au sujet de l'action du 2 de ce mois, je dois vous dire cependant qu'il faut que ceux qui vous ont parlé du maréchal de Saxe