<440> d'autres projets dans lesquels on aurait pu les entraîner. Pour moi, je ne change pas de sentiment touchant la Diète de Suède, et je crois que la prudence exige de la finir promptement. Quant à des représentations à faire à la Russie et au Danemark, ce serait une chose superflue; car pour conclure une alliance défensive, c'est assez dire qu'on soutiendra son allié, et le ton de menace précipite plutôt les résolutions violentes qu'il ne les retient. H serait sans doute bon de donner de l'occupation au gouvernement de Russie, mais il est plus difficile d'y parvenir que l'on ne pense; témoin le projet de révolution que Botta avait formé,1 et qui tourna au plus grand préjudice de sa cour et de sa personne. Selon mon sentiment, il n'y a qu'à tenir une bonne contenance dans les conjonctures présentes, c'est la seule chose la plus utile, d'autant plus que les augmentations du Danemark sont chimériques2 et que l'impératrice de Russie pensera plus d'une fois avant que de s'embarquer dans une nouvelle guerre.

Federic.

Nach dem Concept.


2714. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 21 juillet 1747.

J'ai reçu votre relation du 15 juillet. Quant au post-scriptum y joint, je ne saurais vous cacher que je trouve un peu déplacée cette vivacité que le chevalier Wilhams vous a fait paraître à l'occasion de la relation de la bataille près de Mastricht; aussi lui direz-vous en badinant, quand l'occasion s'en présentera, qu'il faisait bon servir à son compte, puisque, comblant d'éloges des généraux qui avaient eu du dessous, que ne ferait-il pas s'ils avaient été victorieux de leurs ennemis?

Federic.

Nach dem Concept.


2715. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 22 juillet 1747.

J'ai reçu vos dépêches du 4 de ce mois. On n'est pas sans alarmes en Suède par rapport aux desseins de la Russie, parceque d'un côté Korff à Stockholm répand de l'argent à pleines mains, et que de l'autre côté les galères russiennes, au nombre d'environ quarante, se sont fait voir du côté de Degerby, frontière de la Finlande. On a pris le bon parti de faire semblant de ne s'inquiéter de rien, en même temps qu'on prend des dispositions de prévoyance. Quant à moi, je ne saurais jamais m'imaginer que la tête tournât tant au Chancelier jusqu'à vouloir commettre sans rime sans raison sa souveraine avec la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. II, 406.

2 Vergl. S. 432.