<442> le cas arriverait que les Autrichiens feraient ces insinuations, il voudrait bien s'expliquer là-dessus avec moi, et que je lui ferais voir alors de point en point toute la fausseté de ces insinuations. Au surplus, je vous recommande d'ailleurs le plus grand secret sur tout ceci, et qu'après avoir appris la réponse du lord Chesterfield, vous n'en fassiez votre rapport qu'à moi seul, sans en faire des doubles.

Federic.

Nach dem Concept.


2718. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 juillet 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 15 de ce mois, m'a été rendue. Ces bruits qui courent encore à Vienne de mes prétendus préparatifs de guerre et des desseins qu'on m'attribue d'avoir contre l'Impératrice-Reine, ont pris, à ce que je sais à présent de science certaine, leur origine de lettres qui en sont venues à Vienne de la part de quelques fats; mais comme ces bruits sont trop ridicules et contraires à ce que tout le monde voit journellement en Silésie, il n'est pas à douter qu'ils tomberont d'eux-mêmes.

Au surplus, je dois vous avertir encore une fois que vous devez bien vous observer dans toutes les conversations que vous aurez avec le comte d'Ulfeld, même sur des choses tout-à-fait indifférentes. Je suis parfaitement persuadé que, quand celui-ci a dit l'autre jour publiquement et en votre présence qu'il serait à souhaiter que la France remportât souvent de pareilles victoires comme celle de Lawfeld, il n'en a eu en vue que vous, pour faire observer à ceux qui ont été de la compagnie votre contenance. Soyez assuré que le comte Ulfeld est votre ennemi juré, et que, s'il était possible, il voudrait bien vous mener en enfant, tantôt par des propos qu'il tient tout exprès dans des compagnies où vous êtes présent, tantôt par des confidences fausses dont il veut vous régaler par des gens qu'il vous détache, afin de vous faire donner dans ses panneaux. Ainsi soyez bien sur vos gardes à son égard, et lorsque vous écouterez des propos sur des choses indifférentes qui ne visent qu'à vous faire éclater, n'y répondez pas du tout.

Au reste, comme j'ai résolu à présent de vous adresser quelqu'un de mes domestiques qui doit avoir soin du transport de la statue d'Antinoüs, faites-la en attendant bien empaqueter et tellement emballer, afin qu'elle ne saurait souffrir aucun accident pendant qu'elle sera voiturée à Breslau, et faites en sorte que tout soit prêt à partir quand mon domestique arrivera pour prendre cette statue.

Federic.

Nach dem Concept.