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2719. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 25 juillet 1747,

J'ai bien reçu votre dépêche du 11 de ce mois. La résolution qu'on vient de prendre de faire relever le comte de Barck1 par le sieur de Wulwfenstjerna, m'a fait bien du plaisir; comme je connais la façon de penser du dernier, les intérêts de la Suède à la cour de Russie ne sauraient être dans de meilleures mains que dans les siennes.

On a grossi encore le nombre des galères russiennes qui sont apparues sur les côtes de Finlande, quand on les a comptées au nombre de soixante, et je sais à science certaine qu'il n'y en a en tout que quarante; outre cela, l'on vient de me mander de Pétersbourg qu'il y en avait sept de brisées contre la côte de Reval. J'approuve fort, au surplus, la correspondance que vous venez d'établir avec le comte de Finckenstein à Pétersbourg, pour vous mettre réciproquement au fait des nouvelles qui ont du rapport à mon service, et je viens d'ordonner au département des affaires étrangères d'envoyer à vous et au comte de Finckenstein un nouveau chiffre, pour vous en servir à cette correspondance.

Federic.

Nach dem Concept.


2720. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 25 juillet 1747.

Votre dépêche du 8 de ce mois m'est bien parvenue. J'applaudis parfaitement à tout ce que vous dites au sujet des démarches et des chipotages secrets de l'Angleterre à la cour de Pétersbourg, et des vues de celle de Vienne d'entraîner la Russie par toutes sortes d'artifices, la guerre présente avec la France finie, dans des mesures offensives contre moi. Mais, outre les difficultés que, selon vous, la cour de Vienne trouvera dans l'exécution de son plan, il y a encore à considérer, en premier lieu, que la guerre avec la France n'est pas encore finie, et que, selon la situation des affaires jusqu'au moment présent, il est à conjecturer qu'une pacification générale est encore assez éloignée. En second lieu, il me paraît assez vaisemblable que, nonobstant que l'intrigue de Blackwell soit échouée,2 les conférences secrètes du lord Hyndford avec le Chancelier roulent encore sur les moyens de renverser la succession établie en Suède; mais j'ai de la peine à m'imaginer que le roi d'Angleterre dût tant favoriser la cour de Vienne jusqu'à vouloir, même après la paix générale, donner de l'argent à la Russie pour me faire une guerre offensive, et quand ce secours en argent manquera à la Russie, elle ne saura guère entreprendre quelque chose sur moi.



1 Vergl. S. 430.

2 Vergl. S. 415.