<462> ce qui s'y passe, j'espère au moins qu'elle reviendra alors de ses craintes frivoles, lorsqu'elle verra que tout s'y est passé tranquillement et qu'elle a été la dupe de ses donneurs d'avis.

Federic.

Nach dem Concept.


2739. AU CONSEILLER. PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 15 août 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 8 de ce mois. Vous avez accusé fort juste quand vous dites qu'il était surprenant de voir la tranquillité avec laquelle la France se repose sur la bonne foi de la Saxe; l'expérience m'a appris jusqu'où cela va, et que c'est peine perdue que de vouloir rectifier les ministres de France là-dessus. Je l'ai tenté de toutes les façons possibles, mais je n'ai pu jamais empêcher qu'ils ne soient les dupes des Saxons. Il faut l'avoir éprouvé pour comprendre assez combien ces gens-là agissent en enfants à cet égard, et, prévenus qu'ils sont de leur grande intelligence et de leur esprit supérieur aux autres, j'ai souvent risqué de les effaroucher lorsque je leur ai mis devant les yeux, clair comme le jour, combien la Saxe se jouait indignement d'eux. Si le marquis de Puyzieulx regarde avec indifférence l'accession de la Saxe au traité d'alliance fait entre les cours de Pétersbourg et de Vienne, il se trompe lourdement; cependant je doute que ces cours se donnent beaucoup de mouvements pour se raccrocher la Saxe, et il n'y a que les Anglais qui voudront peut-être se l'attacher; car pour la cour de Vienne, je suis certain qu'elle ne s'en mettra pas à grands frais; elle regarde la cour de Dresde comme obligée indispensablement à se tenir à celle de Pétersbourg, et pourvu qu'elle puisse se servir de celle-là pour détacher la France de moi, cela lui suffira; pour le reste, elle n'en fait aucun cas et ne s'en promet rien de solide.

Sur ce qui est de l'avis qui vous est venu relativement aux propositions de paix avec la cour de Vienne et les Puissances maritimes, à l'exclusion de l'Espagne, que la France doit vouloir faire passer par le canal de la Saxe à la cour de Vienne, l'affaire en soi-même mérite assez que vous tâchiez à vous en bien éclaircir; mais, pour vous dire ce que jusqu'ici j'en pense, j'ai bien de la peine à me persuader que la France voulût traiter d'une paix à l'exclusion de l'Espagne. Ce serait tout ce qu'elle pourrait faire quand elle serait dans un état d'extrême angoisse, et lorsqu'elle se verrait fort pressée de ses ennemis; mais comme il s'en faut beaucoup qu'elle soit déjà si loin, il ne me paraît pas vraisemblable qu'elle voulût faire son accommodement en abandonnant l'Espagne à la merci de ses ennemis. Je crois plutôt que, s'il est vrai que le courrier du comte Loss a apporté quelques ouvertures tendantes à un accommodement, c'est une suite de cette maxime que la France, depuis le temps du ministère du cardinal de Richelieu,