<463> a constamment observée, savoir de négocier toujours, soit qu'elle veuille la guerre, soit qu'elle désire la paix, pour amuser le tapis et pour se conserver des occasions convenables à son but, selon que les conjonctures du temps les requièrent. Tout cela ne doit pas vous empêcher d'éclaircir de bien près l'affaire susdite.

Quant au nommé de Kalben,1 je veux bien vous dire que c'est un méchant garnement dont vous ferez bien de vous dépêtrer tout-àfait, en ne le laissant plus entrer chez vous et en lui faisant dire que vous ne sauriez aucunement vous mêler de ses affaires.

Federic.

Nach dem Concept.


2740. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A SAINT-TROND.

Potsdam, 15 août 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 7 de ce mois, m'a été bien rendue. Comme le marquis de Puyzieulx vous a fait entendre que, sans que la France soit invitée à mon traité d'alliance avec la Suède comme partie principale contractante, elle ne ratifierait pas ce que le comte de Lanmary a promis aux Suédois relativement aux subsides à leur payer, vous devez lui répondre fort honnêtement et en des termes très polis que je n'étais pas, moi, proprement intéressé a ce que la Suède reçût des subsides de la France, mais quand même cela aurait directement du rapport à moi, les raisons que je lui avais fait expliquer pourquoi je ne saurais me prêter dans ce point-ci aux désirs de la France, étaient si vraies, si solides et si constatées que, malgré toute la bonne volonté que j'en eusse, je ne saurais changer de sentiment. Comme vous êtes assez au fait de toutes ces raisons-là, vous devez les lui détailler encore une fois tout au long. Vous ajouterez alors qu'il me semblait que la France gagnait toujours quand elle donnerait à la Suède les subsides que le comte de Lanmary lui avait promis, puisqu'il était sûr qu'en défaut des subsides de la France la Suède se verrait obligée d'en accepter de l'Angleterre, qui ne manquerait pas d'en donner à celle-là, pour l'avoir dans son système et pour avoir des troupes de celle-ci. Que d'ailleurs je regardais de mon côté comme la plus haute folie du monde la vanité du pas, des droits de préséance et de l'avantage de signer à droite ou à gauche dans un traité, et que je méprisais si fort ces choses que je n'avais point fait difficulté là-dessus lorsque j'avais fait des alliances avec la France;2 qu'au surplus, s'il s'agissait d'une alliance offensive, je ne disputerais pas un moment avec la France, mais comme il s'agissait d'une alliance défensive, le cas changeait entièrement et les conjonctures ne me permettaient absolument pas de me prêter à leur désir. Que si la France avait envie de faire une alliance avec la



1 Sächsischer Major, der um seine Wiederaufnahme in den preussischen Dienst bat.

2 Vergl. Bd. I, 256.