<466> êtes, extrêmement fins, mais je puis vous les garantir pour être fort artificieux, dont j'ai plus de preuves en mains que vous ne sauriez vous l'imaginer. Quant au comte d'Ulfeld, il me paraît que vous le jugez par ses dehors, mais vous pouvez toujours compter que les avis que je vous donne à son sujet ne se fondent nullement sur des caquets, mais que ce sont des faits réels que je sais de source. Au reste, je sais qu'il est outré de vous de ce que vous manquez de lui donner le titre d'Excellence,1 et qu'il s'est plaint amèrement à ses confidents que, dans les entretiens que vous aviez avec lui, vous lui jetiez ordinairement trois ou quatre Monsieur à la tête. Comme vous agissez là-dessus selon mes ordres, je ne désapprouve nullement votre façon d'agir avec lui, tout comme je suis content de la conduite que vous avez tenue jusqu'ici avec la cour où vous êtes.

Federic.

Nach dem Concept.


2745. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Berlin, 20 août 1747.

Monsieur. Je vous suis bien obligé des explications que vous venez de me donner par rapport aux sentiments de M. de Puyzieulx. Rien n'aurait pu, en effet, m'être plus agréable. Toutefois, je crois d'une nécessité indispensable d'ôter à mes amis tous les soupçons qu'on peut leur avoir inspirés contre moi, car vous sentez vous-même que rien ne saurait altérer davantage une bonne intelligence et une confiance mutuelle que ces mêmes soupçons, auxquels je ne cesserai de porter d'autant plus d'attention que je connais les mauvaises tournures que les Autrichiens et ceux de leur parti tâchent de donner à tout ce qui me regarde, pour mettre de la défiance entre moi et la France. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach dem Concept.


2746. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 22 août 1747.

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite du 12 de ce mois. Je suis bien persuadé que, si la paix ne se fait qu'après une couple d'années, ce sera pour lors que la cour de Vienne s'apercevra, sans se pouvoir le cacher, de l'épuisement en hommes qu'ont souffert ses provinces, et du grand désordre qui règne dans ses finances. Cependant, autant que cette guerre durera, la confusion qui en résulte et les subsides qui



1 Vergl. S. 118.