<483> puisque sans cela les reproches d'indiscrétion ne finiraient jamais, et que les ministres saxons, lorsqu'ils avaient fait échapper eux-mêmes leur secret, auraient toujours l'adresse d'inspirer à la France que c'était moi qui avait manqué de discrétion; aussi, quand le marquis de Puyzieulx voudrait vous faire de pareilles confidences, vous devez l'entendre d'un air indifférent et froid, en lui alléguant tout ce que je viens de vous dire.

Pour ce qui regarde l'affaire du Danemark avec la Suède, je suis du même sentiment que le marquis de Puyzieulx que cette négociation n'aura pas le succès que nous en désirons; j'estime cependant qu'il sera toujours bon de continuer à négocier là-dessus, afin de retenir au moins par là le Danemark de ne pas se trop embarquer avec la Russie et ses alliés.

Federic.

Nach dem Concept.


2770. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 24 septembre 1747.

Monsieur. Je suis d'autant plus flatté de l'empressement du Roi votre maître à me faire part de la prise de Berg-op-Zoom,1 que ce m'est un témoignage de la persuasion où Sa Majesté Très Chrétienne veut bien être de l'intérêt très particulier que je prends à sa gloire et au bonheur de ses armes. Je vous serai tout-à-fait obligé, si vous voulez bien faire connaître à votre cour la satisfaction et le plaisir véritable que m'a causés cette importante nouvelle. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach dem Concept.


2771. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 24 septembre 1747.

Vous trouvez ci-close la réponse que j'ai fait faire à la lettre du marquis de Valory que j'ai reçue à la suite de celle que vous m'avez envoyée avant-hier.

Puisqu'il en est, ainsi que vous dites, que le baron de Chambrier ne saura voir si tôt le marquis de Puyzieulx, j'agrée que vous communiquiez confidemment et d'une façon convenable, sans donner la moindre chose par écrit, au marquis de Valory le contenu de l'article 4 des propositions que le comte de Gronsfeld nous a faites et le précis de la réponse qu'on lui a donnée là-dessus,2 ajoutant que nous ne doutions nullement qu'elle ne soit tout-à-fait conforme à ce que la France nous avait témoigné depuis peu, relativement au rétablissement de la paix. Vous ne toucherez les trois autres articles des susdites propositions que



1 Die Einnahme war am 16. September erfolgt.

2 Vergl. S. 481.