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cité la Saxe encore et lui avait payé des subsides pour me faire la guerre, et que, lorsque malgré tout cela mes armes avaient prospéré, les ministres de la République aux cours étrangères en avaient témoigné hautement leur chagrin et leur mécontentement; qu'il était connu combien de satires et de libelles diffamatoires on avait publiés alors contre moi en Hollande, à qui l'on avait laissé un libre cours; que mes offres à me lier avec la République et à faire une alliance défensive avec elle, avaient été refusées, et mes instances pour la garantie de la République sur mes traités de paix faits avec la reine de Hongrie, éludées; qu'encore, lorsque je ne voulais que protéger mes domaines de Montfort contre les insultes et les rapines des maraudeurs, on en jetait de hauts cris, malgré toutes les assurances que j'avais données de n'en préjudicier personne, et malgré qu'on n'était pas à même de les protéger. Vous concluerez de tout cela qu'on ne saurait raisonnablement attendre de moi que je fisse de grands efforts pour aider la République; que, nonobstant de cela, je voudrais bien m'employer à ramener le calme et à rétablir une paix stable et durable, si l'on m'offrait la médiation; mais que c'étaient deux sujets bien différents, de vouloir me charger d'une médiation et de vouloir prendre part à une guerre qui ne me touchait en aucune manière.

Federic.

Nach dem Concept.


2780. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 29 septembre 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 18 de ce mois, m'est bien parvenue. J'applaudis à la réponse que vous avez faite au marquis de Puyzieulx, lorsqu'il vous a entretenu sur les plaintes que je dois avoir faites contre lui de ce qu'il me soupçonnait de souffler le froid et le chaud. Je me contente des protestations qu'il vous a faites du contraire, mais, malgré tout cela, je sais bien que mes plaintes n'ont pas tout-à-fait été sans fondement.

Au surplus, j'ai été averti qu'en Hollande les Régents aussi bien que le peuple sont généralement dans l'opinion que dans les circonstances critiques où la République se trouve depuis la prise de Berg-op-Zoom, je viendrais à son secours et prendrais part à la guerre présente. Sur quoi je viens d'ordonner à mon ministre à la Haye que, pour que ces gens-là soient désabusés de ces fausses espérances, il doit déclarer également à tous ceux qui le voudront entendre qu'on pourrait compter là-dessus que je ne prendrai aucune part à la guerre présente, et que, quoi qu'il puisse arriver à la République, je ne ferais pas marcher un seul soldat pour cela, n'ayant ni engagements ni alliance avec la République qui me puissent obliger à les assister. Puisque je sais combien mes envieux prennent à tâche d'indisposer la France contre moi à l'occasion de pareils bruits, j'ai cru nécessaire de vous en avertir, afin que vous soyez