<491> à même de vous en expliquer aux ministres de France, à qui vous pourrez dire en même temps que je regarderais avec indifférence tout ce que les Français voudront entreprendre contre la Hollande, et que je ne me mêlerais de rien, sinon que je pourrais bien accepter la médiation pour le rétablissement de la paix, en cas que l'on me l'offrît, et cela uniquement puisque je savais qu'il serait agréable à la France que j'acceptasse cette médiation.

Federic.

Nach dem Concept.


2781. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 29 septembre 1747.

Voici la réponse que je viens de faire à la lettre du marquis de Valory que j'ai reçue à la suite de celle que vous m'avez faite le 27 de ce mois. Comme il s'y agit de notre négociation avec le Danemark, je fais joindre une copie de ma réponse, qui doit vous servir d'instruction dans cette affaire-là. Au reste, j'ai été bien aise de voir que le marquis de Valory est convenu lui-même que ses ordres touchant l'affaire de Magdebourg étaient de n'y pas insister avec vivacité. J'ai d'abord cru que tout ce que la cour de France faisait à cet égard, n'était que par manière d'acquit et pour se débarrasser des instances importunes des Saxons. Quant à moi, je resterai ferme dans la résolution que j'ai prise sur cette affaire-là. Et sur cela, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


2782. AU MARQUIS DE VALORY, ENVOYÉ DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 29 septembre 1747.

Monsieur. Les dispositions de la cour de Danemark et la nature des propositions qu'elle fait au prince royal de Suède, me font extrêmement appréhender que notre médiation et le point essentiel, la réunion des esprits, ne nous échappe, à cause que les ministres du roi de Danemark sont dans des sentiments diamétralement opposés à ceux du Prince-Successeur. Je suis obligé de vous détailler quelques anecdotes, pour que vous soyez en état de juger sainement sur l'histoire secrète des pensées du prince royal de Suède.

Je sais que ce Prince, rempli de courage et d'ambition, n'attend que son avènement au trône et l'entier affermissement de son établissement, pour se venger du Danemark, contre lequel il a dans le fond du cœur une haine implacable, tant à cause des possessions du Sleswig, qu'il regarde comme une province enlevée à la maison de Holstein, que par rapport aux intrigues que les Danois ont faites en Suède pour l'écarter du trône ou pour traverser sa succession.