<502>

Comme le prince de Schaffgotsch vient de succéder, après la mort du cardinal de Sinzendorff, à l'évêché de Breslau, je l'ai fait mettre en possession du temporel de l'évêché, en attendant qu'il reçoive la confirmation du Pape pour le spirituel. Vous devez être bien attentif de quelle manière la cour de Vienne envisagera cette affaire et comment elle se conduira là-dessus, afin de pouvoir m'en instruire exactement. En attendant, tout est fort tranquille à ce sujet en Silésie, et la plupart du clergé catholique, même les Jésuites, ont actuellement reconnu le prince de Schaffgotsch pour leur évêque et lui envoient des dépurations pour l'en féliciter.

Federic.

Nach dem Concept.


2803. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 14 octobre 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 4 de ce mois. Il est bien sûr, et j'en suis informé à n'en pouvoir douter, que la cour de Vienne négocie secrètement en Espagne sur un accommodement particulier avec celle-ci, et quoiqu'il n'y ait guère apparence que cette négociation réussira, je sais cependant que les Anglais, lorsqu'ils en ont découvert quelque chose, en ont été furieusement ombragés. Au surplus, autant que je puis conjecturer des vraies dispositions des Puissances maritimes relativement au rétablissement de la paix, j'estime qu'ils n'y pensent pas encore sincèrement, et que leurs vues, quand ils paraissent vouloir se prêter à quelque congrès de paix, ne sont autres que d'amuser la France, pour la détourner de faire quelque nouvelle entreprise pendant l'hiver. Ce qui me confirme principalement dans cette opinion, c'est que le statbouder de Hollande, de concert avec le Roi son beau-père, pousse toutes les choses entre la République et la France jusqu'à l'extrémité, qu'il amasse, en outre, de grands fonds en argent, pour pouvoir pousser vigoureusement la guerre, qu'il se donne tous les mouvements imaginables pour avoir des troupes, et qu'il n'omet rien pour aigrir jusqu'à l'excès la populace en Hollande contre la France, démarches qu'il ne ferait jamais, si lui et l'Angleterre étaient sérieusement portés pour la paix.

Federic.

Nach dem Concept.


2804. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LEIPZIG.

Potsdam, 15 octobre 1747.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 11 de ce mois. Les circonstances que vous me marquez concernant le mauvais payement des Saxons à ceux qui en ont à demander, me font craindre une prochaine banqueroute totale, de laquelle cependant je voudrais que mes