<504> Vienne, uniquement pour diminuer, s'il est possible, sa forte aigreur contre moi, mais je ne plierai jamais devant elle jusqu'à faire des bassesses et ne m'engagerai point du tout avec elle sur de grandes affaires.

Au reste, vous ferez bien d'approfondir l'avis qui vous a e'té donné par rapport au payement d'une somme de deux millions de florins à la Saxe, qui viendrait fort à propos à celle-ci, parcequ'elle est sur le point de faire la banqueroute J'ai cependant de la peine à croire que cet avis soit fondé.

Federic.

Nach dem Concept.


2806. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Berlin, 17 octobre 1747.

Dans la relation chiffrée que vous m'avez faite du 10 de ce mois, vous peignez le Prince-Stathouder d'après nature, et je le connais moimême tel que vous me le décrivez. Je suis d'ailleurs fort satisfait de toutes les particularités intéressantes dont vous m'avez instruit.

Au reste, je crois toujours qu'il y a quelque nouvelle révolution assez proche là où vous êtes. S'il arrivait jamais qu'on vînt à m'offrir le stathoudérat, vous savez déjà que je ne saurais pas l'accepter; malgré tout cela je serais bien aise si ce cas arrivait effectivement, ne fût-ce que pour faire voir ma modération à tout le monde et pour confondre ceux qui m'ont attribué jusqu'ici des vues fort vastes et un désir démesuré de m'agrandir à quelque prix que ce soit.

Federic.

Nach dem Concept.


2807. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 17 octobre 1747.

J'ai vu avec satisfaction ce que vous m'avez mandé par votre dépêche du 6 de ce mois, touchant les assurances que le marquis de Puyzieulx vous a données sur la garantie de la Silésie, expressément stipulée par la France, et que le ministre que la France enverrait au congrès d'Aix-la-Chapelle, ne me serait point suspect. Cependant, je ne puis m'empêcher de vous dire confidemment que je ne sais pas encore combien je puis me fier sur ces assurances, m'ayant paru, par les différentes relations que vous m'avez faites depuis quelque temps, qu'aussitôt que la cour de France a des espérances de pouvoir parvenir à la paix, elle me néglige assez et me traite de haut en bas, mais dès que ces espérances s'évanouissent et qu'elle se voit obligée à continuer la guerre, elle change de ton à mon égard et m'amadoue. J'attends donc que vous vous expliquiez là-dessus et que vous me disiez tout naturellement si ces soupçons que j'ai sont fondés ou non. Sur ce qui concerne le ministre à envoyer de ma part au congrès, j'y en enverrai sûrement un,