<509> ne soient fondées, comme quoi je n'avais pas le moindre ombrage à prendre de la cour de Russie, tant que je ne ferais pas quelque nouvelle entreprise contre la reine de Hongrie. Je sais à présent que la cour de Russie me redoute plus que je ne l'ai peut-être jamais crainte, et que, si l'on ne me veut pas attaquer avant que je n'entame la reine de Hongrie, c'est ce qu'on n'ose pas se commettre seul avec moi.

Au reste, si le comte de Keyserlingk a mandé que je lui avais demandé avec empressement si le voyage de Moscou aurait encore lieu, il l'a assurément fait pour complaire à ceux qui prétendent de lui de faire des rapports brodés. Esf-ce que des gens sages, là où vous êtes, ne reviendront jamais des bruits ridicules que le parti autrichien fait sur mon compte, après que l'événement leur a tant de fois appris que tout ce que l'on leur a fait accroire n'ont été que des mensonges controuvés?

Federic.

Nach dem Concept.


2812. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 octobre 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 14 de ce mois, m'a été bien rendue. Vous supposez fort juste que la guerre sera continuée, et, selon toutes les apparences, les affaires s'embrouilleront plus encore qu'elles n'ont été jusqu'ici.

Je continue à douter fort de la réalité de l'avis qui vous a été donné touchant la somme à payer de la cour de Vienne à la Saxe. Si les ministres de Vienne ne s'expliquent pas encore sur ma nomination du prince de Schaffgotsch à l'évêché de Breslau, je crois qu'ils veulent préalablement voir quel parti l'on prendra à Rome sur ce sujet et qu'ils voudront alors s'expliquer. En attendant, vous devez veiller avec toute l'attention possible aux vues et aux mesures qu'ils voudront prendre à cet égard, pour m'en pouvoir instruire exactement.

Federic.

Nach dem Concept.


2813. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 24 octobre 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 7 de ce mois. Je suis persuadé que la nouvelle de la déposition du dernier Visir1 à Constantinople n'a nullement fait plaisir à la cour de Pétersbourg, et comme d'ailleurs cette cour ne s'explique point sur les affaires de Perse,2 vous devez apporter une attention particulière sur tout ce qui peut avoir du rapport aux affaires



1 Mehemet Pascha.

2 Vergl. S. 496.