<514> entre la France et les Puissances maritimes, elle sera satisfaite; il est vrai qu'on va ouvrir à Aix-la-Chapelle un congrès, pour parler de la paix, mais il n'est pas moins vrai que tout n'aboutira à rien, et que l'on n'y fera autre chose que de se chicaner et de s'amuser, sans convenir de rien. Je doute fort cependant que la France et l'Espagne et même l'Angleterre veuillent jamais consentir que la cour de Pétersbourg s'immisçât dans les négociations de la paix. Hyndford doit avoir mandé en Angleterre que l'impératrice de Russie avait déja consenti à la marche des 30,000 Russiens, sans attendre que la négociation du subside pour ces troupes fût terminée; qu'elles devaient marcher incessamment au travers de la Pologne, menées d'un commissaire jusqu'aux confins de la Moravie, où des commissaires des Puissances maritimes devaient relever l'autre, pour conduire ces troupes au travers de l'Empire. Vous, qui êtes sur les lieux, devez bien savoir ce qui est de cette marche, sur laquelle vous devez diriger toute votre attention, afin de pouvoir m'en instruire dès que vous en aurez appris quelque chose avec certitude. Au reste, ceux qui connaissent ici les affaires de Russie, prétendent que la marche de ces troupes pourrait bien occasionner que le Chancelier s'en cassât le col.

Federic.

Nach dem Concept.


2820. AUX MINISTRES D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS ET BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Berlin, 3 novembre 1747.

La proposition que le marquis de Valory vient de réiterer, par son nouveau mémoire touchant le commerce à faire aux Emdois des côtes de France,1 est assez flatteuse et point du tout à rejeter entièrement; mais il faut que nous nous y prenions avec toute la circonspection possible. Avant toute chose, il est nécessaire que le marquis de Valory s'explique avec précision sur les sortes de marchandises qui doivent faire le trafic entre des ports de France et les nôtres. Après cela, il faudra exactement examiner s'il y a des marchands assez suffisants à Emden pour soutenir un commerce d'une telle importance; d'ailleurs, il est assez aisé à dire que je doive faire respecter mon pavillon, mais la grande question est de savoir comment s'y prendre. Ce ne sont point les Hollandais que je crains, dans l'état délabré où sont actuellement leurs affaires, mais on a tout lieu de redouter les Anglais, par la grande jalousie que leur donnera un pareil commerce.

Mon intention est donc que vous fassiez expliquer préalablement le marquis de Valory sur les marchandises qui doivent constater ce négoce. Outre cela, vous donnerez mes ordres au sieur d'Ammon, afin qu'il fasse un voyage à Amsterdam et autres villes commerçantes en



1 Vergl. S. 520. Valory hatte bereits am 4. October ein Mémoire in dieser Angelegenheit überreicht.