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2824. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 5 novembre 1747.

J'ai été satisfait du compte que vous m'avez rendu par votre relation du 24 du novembre dernier, touchant la façon dont vous vous êtes expliqué avec le marquis de Puyzieulx, concernant l'indiscrétion du comte de Brühl à trahir lui-même au sieur Williams, ministre d'Angleterre, le secret du renouvellement du traité de la France avec la cour de Dresde. Comme je viens d'ordonner à mes ministres du département des affaires étrangères de vous instruire amplement de la manière dont le ministère d'Angleterre s'est expliqué sur une médiation de paix,1 quand je l'ai fait sonder de loin là-dessus, vous ne laisserez pas d'en faire un bon usage envers les ministres français, afin de les désabuser modestement de l'opinion où ils paraissent être comme s'il ne tenait qu'à moi que la paix ne soit rétablie moyennant ma médiation.

Federic.

Nach dem Concept.


2825. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 6 novembre 1747.

Les réflexions que vous faites dans votre dépêche du 21 d'octobre passé, touchant les difficultés qu'il y aura pour faire marcher effectivement un corps de troupes russiennes vers les Pays-Bas, sont fort justes; nonobstant de cela, je suis du sentiment que le Chancelier, puissant et hardi qu'il est, et engagé trop avant avec les Autrichiens et les Anglais pour qu'il ose refuser à eux un article qu'ils regardent comme leur dernière ressource, l'effectuera; reste à savoir les suites qui en résulteront. Car je regarde toujours ces conjonctures comme fort dangereuses pour lui, et me persuade que cette manigance, diamétralement contraire aux intérêts de sa souveraine et au penchant de la nation, lui pourra coûter assez cher. Vous devez, en attendant, continuer à être bien attentif sur tout ce qui se passe à cet égard et m'en avertir avec toute l'exactitude possible, de même que des nouvelles que vous apprendrez relativement aux affaires de Perse.

Federic.

Nach dem Concept.


2826. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Potsdam, 6 novembre 1747.

Je suis bien aise de savoir les anecdotes que vous m'avez apprises par votre relation du 31 du mois dernier. J'estime comme vous que les affaires resteront dans l'état où elles sont, jusqu'à ce que les Français insultent la Zélande ou qu'ils fassent, au printemps de l'année prochaine,



1 Vergl. Nr. 2817.