<529> était dans l'intention de profiter utilement de la saison présente d'hiver pour mettre la marine de Suède sur un pied à n'avoir rien à craindre de celle de la Russie, en cas qu'elle voulût faire des démonstrations, l'année qui vient, et que c'était pourquoi on tâchait là de se mettre de bonne heure au fait des dispositions que la cour de Pétersbourg pourrait faire à cet égard, soit par rapport aux galères qu'aux vaisseaux de guerre, mon intention est que vous devez prendre les informations les plus exactes sur cet objet et les communiquer au sieur Rohd, en lui mandant tous les arrangements et le nombre de la marine russienne. Vous observerez qu'en lui écrivant à ce sujet, vous vous servirez du nouveau chiffre qu'on vous a envoyé pour entretenir correspondance avec lui, puisqu'il n'est pas à douter qu'il aura reçu alors le duplicata de ce chiffre, qu'on a confié au sieur de Rudenschöld lorsqu'il partit de Berlin pour retourner en Suède, et qui apparemment sera déjà à Stockholm quand vos lettres au sieur Rohd y pourront arriver. Quant au chiffre que vous avez avec le département des affaires étrangères, j'ai de la peine à me persuader que l'ami connu accuse juste lorsqu'il croit ce chiffre trahi, et les conjectures que vous faites à ce sujet me paraissent bien plus fondées. Cependant, comme il convient de prendre toujours des précautions même superflues là-dessus, je viens d'ordonner audit département de vous envoyer au plus tôt possible un nouveau chiffre et de s'arranger alors de façon qu'il soit humainement impossible de l'intercepter. Au reste, votre attention la plus principale doit être à présent sur les résolutions que l'on prendra par rapport à la marche des troupes russiennes, afin de pouvoir m'en informer bien exactement.

Federic.

Nach dem Concept.


2844. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 25 novembre 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 18 de ce mois. Je suis fort satisfait de l'attention que vous avez à m'informer exactement de tout ce qui concerne les finances de Saxe, et des différents expédients qu'on propose pour rétablir le crédit; cependant je regarde tous ceux qu'on a mis jusqu'ici au tapis, comme chimériques ou comme insuffisants; d'ailleurs j'ai tout lieu de douter que la cour de Gotha soit si puissante en argent qu'elle saurait avancer la somme de deux millions aux Saxons, et je crois qu'il y a quelque mal entendu sur la somme.

Le projet de vouloir marier le prince Xavier avec une des filles du roi de France, pour le faire élire un jour roi de Pologne,1 me semble n'être pas mieux digéré que les autres. Pour arriver à ce but, il faudrait que le roi de Pologne se démît, de son vivant, de la couronne,



1 Vergl. Bd. IV, 210; Bd. V, 106.