<541> mes envieux et jaloux seront tant épuisés de forces que je n'aurai pas fort à redouter la mauvaise volonté de la cour de Vienne.1

Federic.

Nach dem Concept.


2860. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 9 décembre 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 20 du novembre dernier, sur laquelle je n'ai cette fois qu'à vous dire que vous avez fort bien jugé quand vous avez regardé comme un piége grossier et comme une grimace toute pure la confidence dont le Chanceher a voulu embaumer le comte Woronzow sur sa prétendue résolution de vouloir se démettre un jour de son emploi. Sur ce qui regarde encore la marche du corps de 30,000 Russes, vous devez compter que c'est une chose qui se fera à coup sûr; peut-être que ce sera quatre ou six semaines plus tard qu'on n'en a eu d'abord le dessein, peut-être aussi qu'on sera obligé d'attendre le fort de l'hiver pour trouver glacées les rivières qu'il faudra passer, et les chemins plus praticables, mais il ne me reste plus aucun doute que la marche existera, tout le système des alliés contre la France étant bâti là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


2861. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 9 décembre 1747.

La dépêche que vous m'avez faite du 27 du novembre dernier, m'a été rendue. La tournure que vous avez prise pour insinuer au marquis de Puyzieulx tout ce que je vous avais ordonné de lui dire,2 a toute mon approbation. En attendant, je sais de science certaine que l'Angleterre ne veut point du tout de médiateurs étrangers quels qu'ils puissent être, et, autant que je présume, leur système là-dessus est de vouloir tenter préalablement s'ils peuvent détacher l'Espagne de la France. Aussi longtemps donc qu'ils se flatteront encore d'y pouvoir réussir, ils se tiendront boutonnés et ne penseront du tout ni à la paix avec la France ni à quelque médiation. Mais quand ce coup leur aura manqué, alors ils voudront eux seuls s'entendre directement avec la France sur les conditions de la paix à faire, et dès qu'ils en seront convenus avec la France, ils les déclareront à ses alliés et y insisteront, sans se soucier beaucoup si ces conditions seront conformes aux désirs de ceux-ci ou non, tout comme on a fait du temps de la paix d'Utrecht. Voilà



1 Durch ein Postscriptum erhält der Gesandte die nämliche Weisung wegen des Grafen Esterhazy wie Klinggräffen in Nr. 2858.

2 Vergl. Nr. 2817.