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2879. AU COMTE DE SAXE, MARÉCHAL GÉNÉRAL DES CAMPS ET DES ARMÉES DE FRANCE, A PARIS.

[Berlin], 30 décembre 1747.

Monsieur le Maréchal. Je suis charmé que les deux morceaux que je vous ai envoyés,1 aient été de votre goût. Cela en fait l'éloge d'une manière qui n'est point équivoque. La supposition qui a été faite, que vous trouvez si remplie de difficultés, n'était simplement qu'un projet absolument subordonné à votre décision et à votre habileté. Vous êtes plus à portée que qui que ce soit d'en bien juger, et c'est à vous, qui savez si bien faire réussir les événements, que l'on doit s'en rapporter sur la manière de les amener et de les préparer. L'objet me serait personnel que vous me verriez penser de même.

Vous ne devez point douter de l'empressement que j'aurai toujours à saisir les occasions de vous faire plaisir. Je suis tout-à-fait fâché de ne pouvoir vous le prouver en accordant au baron de Kraut la permission que vous demandez pour lui; mais il remplit la première charge dans la maison de mon frère,2 et comme elle exige absolument résidence, elle ne peut point se concilier avec le séjour auprès de vous pendant une campagne. C'est avec une véritable peine que je me vois contraint de vous faire cette espèce de refus: soyez-en bien persuadé, je suis avec toute l'estime possible, Monsieur le Maréchal, votre affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


2880. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 30 décembre 1747.

J'ai lu avec attention le mémoire du marquis Pallavicini3 que vous m'avez envoyé à la suite de votre dépêche du 15 de ce mois, et je l'ai trouvé bien composé; vous devez dire de ma part audit marquis, en des termes les plus obligeants, que, comme je m'étais toujours intéressé au sort de la République,4 je n'en discontinuerais pas, et que je tâcherais avec plaisir de l'aider dans toutes les occasions où je pourrais le faire avec quelque apparence de succès, mais que dans les conjonctures présentes, où tout dépendait encore des parties belligérantes mêmes, il convenait à la République de s'adresser principalement à la France et à l'Espagne; que je l'appuierais avec plaisir par mes instances et par mes intercessions, mais que c'était aussi tout ce que pourrais faire pour elle, ce qui, dans l'état présent des affaires, ne saurait seul lui suffire.

Quant à ce que vous me marquez des propos ultérieurs du marquis de Puyzieulx à l'égard de ma médiation, vous devez lui dire que je lui étais infiniment obligé des sentiments favorables qu'il me témoigne à ce sujet, et que de mon côté je m'y prêterais avec plaisir, mais que la difficulté serait toujours



1 Plan von Mastricht mit einem Entwurf zum Angriffe auf die Festung.

2 Prinz Heinrich von Preussen.

3 Vergl. S. 307.

4 Genua.