<67> vous puissiez expliquer nettement là-dessus par la réponse que vous me ferez par lui.

S'il est sûr et point du tout plus à douter que la Russie me veut entamer, vous ne devez plus tarder de faire les tentatives nécessaires auprès du ministre malintentionné d'acheter la paix de lui, de la manière que je vous ai dit dans la dépêche que votre valet de chambre vous aura rapportée de ma part.

S'il n'est point possible d'avoir la paix par ce moyen-là et que la Russie veut absolument dégainer, alors il y a deux choses à faire qui me sont d'une fort grande importance; c'est

1° Que vous pensiez absolument à une révolution à faire en faveur de qui elle puisse être;

2° Que vous tâchiez s'il est possible de me chercher des gens qui en cas de guerre me puissent avertir de ce qui se passe auprès de l'armée russienne et qui me servent d'espions.

Au reste, vous me renverrez au plus tôt le porteur de cette lettre, qui est instruit d'observer chemin faisant tout ce qui se passe en Livonie par rapport aux troupes russiennes.

Federic.

Nach dem Concept.


2202. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 22 avril 1746.

Mon cher Podewils. Ginkel m'a dit hier qu'il avait à me parler pour me faire confidence de tous les secrets de l'État; ce seront assurément des choses relatives à l'envoi de M. de Wassenaer,1 et peut-être des insinuations pour me demander du secours. Je n'ai pu refuser à ce ministre de l'entendre; ainsi je l'ai appointé à Potsdam. Si vous voulez donc prendre un jour de la semaine prochaine, comme jeudi ou vendredi, vous pourrez vous rendre ici. Villiers m'a en quelque façon tranquillisé sur les affaires de Russie, quoique je ne m'y fie pas; tout ce que je puis dire là-dessus, c'est que je ne crois pas que ces choses sont encore mûres; ce qui me fait espérer de gagner cette année, ce qui sera tout gagné. Adieu. Je m'attends donc à vous voir ici la semaine qui vient, et je vous lirai, pour vous amuser, ou plutôt pour vous ennuyer, quelque morceau de mes nouveaux mémoires,2 comme en usent les mauvais auteurs. Je suis avec estime votre bien affectionné ami

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



1 Vergl. S. 51.

2 Histoire de mon temps.