<83> par nos dernières conventions, le comte de Podewils trouvera à la suite de la présente les articles préliminaires de Breslau et le traité définitif de Berlin de l'année 1742, aussi bien que le recez des limites de la même année et les deux traités de paix de Dresde; et pour lui donner une juste idée de mes droits sur l'Ostfrise j'y joins la dernière déduction que j'ai fait publier à ce sujet.

18° Comme je présume que le ministère de Vienne ne manquera point de faire des instances au comte de Podewils pour me presser d'entrer dans les vues qui font l'objet du décret de commission proposé à la Diète in materia securitatis publicae, j'ai trouvé bon de lui faire part du votum que j'ai ordonné au sieur de Pollman de délivrer à la Diète sur cette matière, de même que de l'instruction dont je l'ai accompagné pour ce ministre. Le comte de Podewils recevra l'un et l'autre à la suite de la présente pour sa propre information et afin qu'il sache de quelle façon s'expliquer sur ce chapitre conformément à mes intentions, mais, au reste, il ne les communiquera à personne.

19° La cour de Vienne n'ayant point cessé, malgré la réconciliation avec l'Électeur palatin, de fouler les États de ce Prince, où les troupes autrichiennes continuent de commettre une infinité d'extorsions, de violences et d'autres excès, mon intention est que le comte de Podewils appuie fortement les plaintes que le ministre palatin est chargé d'en porter à ladite cour, et qu'il insiste, avec modération à la vérité, toutefois en termes nerveux, pour que ces désordres soient promptement redressés et remédiés et que l'on laisse jouir Son Altesse Électorale de l'entier effet de ce qui a été stipulé en sa faveur par l'article 12 du traité de Dresde.

20° Les arrangements intérieurs de la cour de Vienne, l'état de ses forces, l'augmentation de ses troupes, leurs mouvements, ses finances, ses ressources, les moyens qu'elle met en usage pour subvenir aux dépenses énormes qu'elle est obligée de soutenir, son commerce, l'administration de ses États, les dispositions de l'Impératrice à l'égard de l'Empereur, la part qu'elle lui donne dans le gouvernement, les inclinations de ses ministres, les différents intrigues qui se forment entre eux, et, généralement, toutes les anecdotes qui peuvent intéresser et mériter mon attention et ma curiosité, n'échapperont pas à celle du comte de Podewils, qui m'en informera autant qu'il convient pour me donner une juste idée de l'état présent de ladite cour.

21° Il dressera en français les relations qui regardent les affaires d'État, les négociations secrètes et d'autres matières dont il m'importe d'avoir connaissance, et il me les enverra à chaque ordinaire en double, l'un adressé à mes propres mains et l'autre à mon département des affaires étrangères.

Quant aux autres matières qui regardent les affaires de l'Empire ou celles de Silésie, le commerce, les procès où je suis intéressé, les prétentions des particuliers et d'autres objets qui sont du ressort des