<84> différents colléges, il en fera ses rapports en allemand et les signera conjointement avec le résident de Graeve.

22° Le comte de Podewils recevra ci-joint deux chiffres chiffrants et déchiffrants, l'un français, l'autre allemand, pour s'en servir dans tous les articles' de ses rapports qui demandent du secret. Il fera usage de l'allemand en commun avec le sieur de Grave, mais il se réservera à lui seul celui du français.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.


2212. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LEIPZIG.

Potsdam, 7 mai 1746.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite le 30 du mois d'avril passé, par rapport à l'entretien que vous avez eu avec le comte de Hennicke. Comme l'embarras qu'il a fait paraître, lorsqu'il a voulu s'expliquer sur l'envoi des courriers saxons à Pétersbourg par des voies détournées, et qu'il a changé d'abord de discours, fortifie beaucoup les soupçons que j'ai de quelque tracasserie secrète entre les cours de Dresde et de Pétersbourg, et qu'il s'agit d'un concert entre la Saxe et les deux frères Bestushew, vous devez faire tout votre possible pour approfondir si ce n'est que relativement aux affaires de Pologne et en faveur du prince Xavier, ou s'ils couvent encore quelque autre mauvais dessein par rapport à mes intérêts. Quant au comte de Hennicke, je veux bien qu'à la première occasion que vous y trouverez, vous deviez entrer avec lui encore plus en détail sur le propos que vous lui avez déjà tenu, en lui disant que, quoiqu'il ait témoigné d'ignorer les envois des différents courriers par des voies détournées à Pétersbourg, j'en étais néanmoins très bien instruit, de sorte qu'on serait en état de les lui indiquer par leurs noms, et que les courses des Lœben, des Imhoff et des Bannasch n'étaient pas restées si secrètes comme il se l'imaginait; que je n'ignorais point les présents que le grand-chancelier Bestushew et son épouse avaient reçus de la part de la cour de Dresde; que d'ailleurs j'avais des avis de Vienne, de gens qui pouvaient être assez au fait, d'un plan qu'on formait, savoir que la Russie devrait commencer à m'entamer, et que, selon les succès que cette entreprise aurait, la cour de Vienne s'y joindrait, et que celle de Dresde y suivrait, et que, pour avoir les bras d'autant plus libres, la cour de Vienne cherchait à faire sa paix séparée avec la France; que bien que j'eusse eu quelque peine à ajouter foi entière à ces avis-là, il m'en revenait néanmoins tant, de différents endroits, que je pourrais être obligé de m'en expliquer avec la cour de Pétersbourg; que vous aviez ordre de lui parler de tout cela en grande confiance, mais que je le priais toujours de ne pas oublier