2166. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 5 mars 1746.

J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite sur l'événement aussi important que peu attendu que celui de la dernière révolution du<41> ministère anglais, et je vous sais bon gré de ce que vous m'en avez incontinent averti par l'envoi d'un exprès. J'attends avec bien de l'impatience vos relations sur les suites qu'aura eues une affaire de si grande conséquence, et si le roi d'Angleterre pourra soutenir Carteret contre la plus puissante partie qui fût jamais, surtout si les banquiers et négociants de Londres tiennent ferme à resserrer les cordons de la bourse. Du reste, j'approuve fort la résolution que vous avez prise d'être bien sur vos gardes, jusqu'à ce que tout se soit plus développé et que je sois par là en état de vous donner mes instructions ultérieures. En attendant, vous ne laisserez pas d'être extrêmement attentif sur tout ce qui se passe, et de veiller bien sur mes intérêts, comme aussi de m'en faire le plus souvent que vous pourrez vos relations bien détaillées. Comme il y a longtemps que je n'ai eu de nouvelles de mon écuyer Samson, vous devez me mander ce que vous savez sur son sujet et s'il ne partira pas bientôt avec les chevaux qu'il a achetés pour moi.

Federic.

Nach dem Concept.