2168. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 7 mars 1746.

Je puis dire que je me suis attendu à cette nouvelle révolution qui vient d'arriver dans le ministère anglais; un parti de tout ce qui est de plus puissant dans ce royaume, et qui tient les cordons de la bourse, doit toujours triompher des caprices d'un roi sans autorité. J'avoue que je n'ai pas cru que le lord Granville serait culbuté si vite, je n'ai point<42> pu deviner que l'ancien ministère rentrerait en son entier dans l'activité de ses charges, et, ce qu'il y a d'agréable, c'est qu'un événement aussi critique que l'était celui-ci, a pris à mon avantage le tour le plus favorable. Nous verrons à présent si la reine de Hongrie gardera encore ces treize régiments autour de mes frontières, ou si elle les emploiera plus utilement pour son service. Nous verrons bientôt le langage que parlera Bestushew, et cela, joint aux découvertes qu'Andrié est en chemin de faire, cela, dis-je, déterrera tout le mystère d'iniquité de mes infâmes ennemis. Je m'épuiserai en compliments et assurances d'amitié envers le duc de Newcastle et Harrington; je me flatte qu'on fera pendre Carteret et qu'en suite personne ne pourra contrarier le ministère anglais dans les mesures que nous pourrons prendre ensemble. Adieu. Je vais expédier ma poste incessamment.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.