2175. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 19 mars 1746.

Il m'est revenu de bonne main que l'affluence des seigneurs polonais doit être à Dresde extrêmement grande depuis quelque temps, et qu'il en arrive encore journellement. Mon intention est donc que vous deviez faire tout votre possible, tant pour en pénétrer le vrai motif que pour savoir au juste les insinuations que le comte de Brühl leur fait ou fait faire par ses confidents et par ses émissaires. Je suis presque disposé à croire qu'il y ait anguille sous roches, et qu'on n'ait en vue, par cet assemblage inusité de Polonais, là où vous êtes, que de<47> leur faire goûter des choses assez préjudiciables à mes intérêts et de les préparer à des choses qui devront éclater à la diète future en Pologne.

Vous ne manquerez pas d'observer aussi de bien près le comportement du ministre russien à Dresde, et s'il n'entre pour quelque chose dans cette affaire-là. En quoi vous agirez pourtant avec toute la prudence possible.

Quant au baron de Gersdorf qui est venu solliciter son congé auprès de vous, il faut que je vous dise que je ne saurais point y déférer, cet homme ayant déserté mon service.

Federic.

Nach dem Concept.