2297. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 25 juillet 1746,

J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 15 de ce mois. Le marquis d'Argenson sera apparemment convaincu à présent, par la relation que le chargé de France à Dresde, le sieur d'Aubigny, lui a faite par rapport à l'entretien qu'il a eu avec le comte de Brühl, que, si l'on ne peut pas m'unir avec la Saxe, ce n'est pas moi qui en suis la cause, et la copie chiffrée ci-close151-1 vous instruira plus amplement de ce qui s'est passé à ce sujet-là. L'article de la ville d'Erfort dont le marquis d'Argenson vous a entretenu, n'aurait pas souffert de difficulté de ma part,<152> m'ayant déjà assez expliqué là-dessus avec la cour de Dresde dans une autre occasion.

Touchant la médiation armée sur laquelle il paraît que le marquis d'Argenson veuille toujours insister, je vous ai déjà mandé mes raisons pourquoi elle n'est pas possible, et j'approuve fort ce que vous avez répondu là-dessus. Mais si la France voulait tant se dépiter pour cela contre moi, jusqu'à oublier ses véritables intérêts, en voulant me sacrifier à ses vues, elle peut être sûre que je saurais faire tout un autre arrangement à mon jeu; à quoi pourtant je ne veux croire, jusqu'à présent, qu'elle songe tout de bon. En attendant, vous y serez fort attentif et ne manquerez pas de m'en avertir, d'abord que vous vous en douterez de la moindre chose.

Federic.

Nach dem Concept.



151-1 Auszug aus einem Bericht Klinggräffen's, Dresden 19. Juli, über Vorschläge Aubigny's behufs einer Annäherung zwischen Preussen und Sachsen, welche von dem Grafen Brühl zurückgewiesen worden waren.