2331. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 5 septembre 1746.

Vous avez si bien répondu qu'il est possible, au marquis d'Argenson, lorsque celui-ci, selon le rapport que vous m'en avez fait par votre dépêche du 26 d'août passé, vous a parlé du grand service qu'il fallait que je fisse à la France, en empêchant que l'Empire ne se porte à une rupture ouverte à celle-ci. Il sera cependant nécessaire que vous donniez encore fort clairement à entendre audit sieur d'Argenson que je n'ai qu'une seule voix à la diète de l'Empire, dont je pourrais bien me servir pour arrêter quelque temps l'Empire, afin qu'il ne se prêtât pas aux vues violentes de la cour de Vienne, mais que cette cour-ci a beaucoup de moyens en mains que je n'ai pas, et qu'ainsi il était fort à craindre et en arriverait presque indubitablement que, moyennant ces moyens et ses intrigues, elle parviendrait, à la longue, au but qu'elle s était proposé, sans que je pourrais l'en empêcher, s'il n'y avait que moi seul qui s'y opposât.

Federic.

Nach dem Concept.