2339. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Potsdam, 13 septembre 1746.

Sur ce que vous m'avez appris par la relation que vous m'avez faite en date du 1er de ce mois, par rapport aux affaires qui dans le moment présent sont les plus importantes de la Suède, je vous dirai que, selon mon sentiment, les intérêts du Prince-Successeur demandent qu'on ne néglige point à fortifier, autant qu'il sera possible, le parti français et celui du ministère, afin que la pluralité des suffrages emporte la balance en leur faveur. Il me semble même que ledit Prince y devrait travailler de son mieux, quand même il devrait prêter les sommes nécessaires, soit à Hambourg soit à Lübeck ou à quelque autre ville marchande, pour faire des corruptions et pour grossir par là son parti, étant une chose décidée qu'il ne saurait jamais faire une dépense plus à propos que pendant ces moments critiques. Au reste, je crois que la division entre les partisans du ministère ne continuera à régner entre eux qu'aussi longtemps que le moment critique n'est pas encore arrivé, mais que, ce moment venu, ils ne manqueront pas de se réunir, étant tous trop sages et trop éclairés pour ne pas s'apercevoir du tort infini qu'ils feraient à leurs affaires, s'ils ne voulaient pas convenir alors entre eux.

Federic.

Nach dem Concept.

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