2371. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 15 octobre 1746.

La relation que vous m'avez faite de 5 de ce mois, m'a été bien rendue. Vous jugez, selon moi, fort bien qu'il n'y a guère d'apparence que les mouvements que la cour de Vienne fait faire à ses troupes vers les frontières de la Silésie, aient pour objet de m'attaquer actuellement, et je suis encore porté à croire que tous ces mouvements ne se font que par un motif de crainte que je ne leur fasse quelque diversion, pendant qu'ils veulent mettre en exécution les grands desseins qu'ils méditent contre la France et contre le roi des Deux-Siciles. Vous ne manquerez cependant pas de veiller avec beaucoup d'attention sur toutes les démarches que la cour où vous êtes voudrait faire. Quant au postscriptum de votre relation, vous faites fort bien d'aller doucement dans cette affaire et de tâcher d'enfiler de loin les gens dont vous voulez vous servir; je crois d'ailleurs que votre secrétaire d'ambassade vous pourra rendre là-dessus de bons services, pour engager peu à peu et avec du temps, par la troisième ou quatrième main, ceux dont on veut se servir, ce que je remets à votre prudence. Comme le comte de Kinsky vient de vous refuser les franchises ordinaires par rapport à quelques sortes de vins que vous faites apporter à Vienne, ja viens de donner mes ordres pour qu'on traite de la même façon le ministre que la cour de Vienne va envoyer à ma cour, et qu'on en doive observer une réciprocité parfaite. Et comme ainsi cette innovation tombera à la charge du général Bernes, j'ai ordonné en même temps qu'on vous doive rembourser le surplus qu'on vous obligera de payer à Vienne, du produit de ce que le général Bernes sera obligé de payer à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.